L’activité tissus concerne 52 698 donneurs en 2023, soit 5005 de plus que l’an dernier. 6957 (13%) sont des donneurs décédés prélevés de tissus, 45741 (87%) sont des personnes vivantes pour lesquelles la collecte de tissus a eu lieu au cours d’une intervention chirurgicale réalisée pour leur bénéfice, il s’agit des tissus résidus opératoires.
Parmi les donneurs décédés, prélevés de tissus, 13% (n=870) sont des sujets en état de mort encéphalique (SME), 0,04% (n=3) des donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné (DDAC MI/II) et 3% (n=227) les donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à la limitation ou l’arrêt des thérapeutiques (DDAC MIII) également donneurs d’organe. 84% (n=5857) sont des donneurs prélevés uniquement de tissus, on parle de donneurs décédés « cœur arrêté tissus » (CAT) ou donneurs de tissus seuls (DTS). Il s’agit de personnes dont le décès est survenu depuis moins de 24h et a eu lieu dans un établissement autorisé pour cette activité ou un établissement de son réseau.
205 établissements autorisés aux prélèvements de tissus sur donneur décédé participent à l’activité, en lien avec 29 banques de tissus et 147 équipes d’ophtalmologie réalisant les greffes de cornées, et les autres spécialités mettant en œuvre des greffes de tissus que sont les services de prise en charge des grands brûlés, les services de chirurgie vasculaire, de chirurgie cardiaque, de chirurgie orthopédique, arthroscopique et maxillo-faciale ainsi que les cabinets dentaires.
En 2023, les activités de prélèvement de tissus sur donneur décédé et sur donneur vivant ont progressé respectivement de 11,7 % et de 10,3 % par rapport à l’an dernier. Elles affichent des chiffres record tout type de donneur confondu.
Ce rapport est basé sur les données de réception, préparation, qualification, distribution, importation et exportation fournies dans le bilan d’activité annuel des banques de tissus. Les données d’activité des prélèvements sur donneurs décédés sont issues de la base de données CRISTAL et les données concernant les greffes de cornées proviennent du registre GLAC et de la liste d’attente en greffe de cornées, gérés par l’Agence de la biomédecine.
Le champ des tissus à usage thérapeutique est vaste : tissus oculaires, tissus cutanés, tissus vasculaires, tissus cardiaques, tissus osteoligamentaires, tissus placentaires. L’analyse et le message doivent être distingués pour chaque type de donneurs et chaque type de tissu. L’analyse est réalisée sur la base des chiffres de l’année et des tendances d’évolution comparées aux années précédentes.
L’activité de prélèvement de tissus augmente et concerne 52 698 donneurs en 2023 (+ 5005 par rapport à l’an dernier ; et en augmentation de 14% comparé à l’activité enregistrée en 2019).
Tissus provenant de donneurs décédés
L’activité de prélèvement de tissus sur donneurs décédés s’adosse à l’organisation mise en place pour les prélèvements d’organes. Elle se déroule dans des établissements de santé spécifiquement autorisés par les Agences régionales de santé et fait intervenir pour son organisation les unités hospitalières de coordination du don.
En 2023, 205 établissements de santé sont autorisés à mettre en œuvre des prélèvements de tissus sur donneurs décédés, 8 uniquement pour des activités de prélèvements de tissus réalisés à l’occasion d’un prélèvement multi-organes, 26 uniquement pour des activités de prélèvements de tissus sur donneur à cœur arrêté et 154 pour les deux types d’activités (source Arghos).
L’année 2023 présente des données record en nombre total de donneurs prélevés qu’il faut analyser par catégorie de donneur et catégorie de tissus pour affiner l’interprétation.
6957 donneurs décédés ont été prélevés de tissus (+ 729 par rapport à l’an dernier ; + 12 % par rapport à l’an dernier, + 5 % comparé à l’activité enregistrée il y a 4 ans) (Tableau T1) :
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La majorité des donneurs de tissus sont des donneurs CAT (n=5 857), ce qui représente 84% des donneurs décédés.
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Ces donneurs CAT sont à 99,2% des donneurs de cornées (n=5811) (Tableau T2)
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Sont prélevés dans 2,7% et 2,5% des cas de peau (n=160) et de veines (n=149).
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Plus rarement ces donneurs sont prélevés d’artères (n=35), de valves (n=19) et d’os (n=13)
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Les donneurs d’organes peuvent également être prélevés de tissus, c’est le cas pour 57,5% des SME (870 sur le total de 1512 SME en 2023) et 83% des DDAC M 3 (227 sur 273)
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Si on différencie par catégorie de tissus selon le type de donneurs : 46% (n=691) des SME sont prélevés de cornées vs 67% (n=182) sur M3,
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Pour les artères, les prélèvements concernent 17 % (n=258) des SME vs 26% (n=72) des M3,
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Pour les veines, 13 % des SME (n=192) vs 17% (n=47) des M3
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Pour les valves cardiaques, 9 % (n=153) des SME vs 35% (n=96) des M3
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Pour la peau, 9 % (n=140) des SME vs 12% (n=34) des M3
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Pour les os, 4% (n=64) des SME vs 10% (n=26) des M3
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L’analyse de l’évolution du prélèvement de tissus sur donneur décédé entre 2019 et 2023 (Tableau T3) révèle que l’augmentation sur 5 ans du nombre de prélèvements sur donneurs décédés est portée par l’augmentation du nombre de prélèvements de cornées (+6%). Parallèlement le développement de l’activité de prélèvement de veines sur donneurs décédés a permis de passer de 119 donneurs prélevés en 2019 à 388 en 2023. En revanche pour les autres catégories de tissus, sur les 5 dernières années, l’évolution du nombre de donneurs prélevés se fait à la baisse -20% pour les prélèvements de valves, -11% pour la peau, -8% pour les artères et -6% pour les os.
Tissus provenant de donneurs décédés
On ne recense pas le nombre d’établissements réalisant le recueil de tissus en tant que résidus opératoires chez les donneurs vivants. Il s’agit de services de chirurgie orthopédique, cardiaque, vasculaire ou obstétrique. Aucune autorisation spécifique en dehors de celle délivrée pour l’intervention chirurgicale ou obstétricale n’est exigée.
En 2023, 45741 personnes font don d’un tissu de leur vivant, (+4 276 par rapport à l’an dernier ; +10% comparé à l’an dernier et +16% à l’activité enregistrée il y a 4 ans) (Tableau T1) répartis ainsi :
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40209 sont à l’origine d’un don de tête fémorale (+4 874 comparé à l’an dernier ; +14%);
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4746 dons de veines (-533 comparé à l’an dernier ; -10%) ;
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290 d’un don de placenta (-110 comparé à l’an dernier ; -27,5%)
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80 d’un don de cœur « domino » issu de la transplantation cardiaque, pour valves (+19 comparé à l’an dernier ; +31%).
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416 personnes bénéficient aussi d’une conservation de volet crânien pour usage autologue ultérieur (+26 comparé à l’an dernier ; +7%) (Tableau T4).
A l’issue du prélèvement, tout tissu destiné à la greffe est placé sous la responsabilité d’une banque de tissus française, établissement ou organisme autorisé aux activités de préparation, conservation, cession ou distribution, d’import ou d’export de tissus humains par l’ANSM.
En 2023, 29 banques de tissus, déclarent une activité à l’Agence de la biomédecine. Elles relèvent de structures administratives variées : 9 banques de tissus appartiennent à l’Etablissement français du sang, 10 sont des banques de tissus hospitalières implantées dans les établissements de santé, 7 ont un statut privé, 2 sont des structures associatives et 1 relève du ministère de la défense (Tableau T5). Elles couvrent le territoire national ; une seule est présente outre-mer (à la Réunion) (Figure T2). Elles sont mono ou multi-tissus et leurs volumes d’activité respectifs peuvent varier du simple au centuple. Afin de clarifier le panorama pour les partenaires préleveurs et greffeurs, les tableaux T6 et T6 bis ont pour objectifs d’identifier quelles banques préparent, distribuent, importent ou exportent quels volumes de tissus entrants (E : activités de réception provenant d’une coordination à l’issue d’un prélèvement, ou provenant d’une autre banque) et greffons sortants (S : activités de délivrance de tissus distribués à une équipe de greffe, ou cédés à une autre banque française). Les banques s’assurent que les besoins nationaux sont satisfaits avant de faire sortir un tissu du territoire.
Le volume d’activité national de réception, distribution, import et export est repris tissu par tissu dans les chapitres correspondants à partir des tableaux T8, T9, T10, T11, T12, T13, T14, T15 et T16.
Le rôle des banques est d’assurer la qualité et la sécurité sanitaire des tissus et les valider pour un usage thérapeutique. Elles doivent qualifier tous les tissus qui satisfont aux exigences de greffe et, à contrario, éliminer tout tissu qui ne satisfait pas aux exigences de qualité et de sécurité sanitaire.
En attente de leur qualification complète, les tissus restent en quarantaine, lorsqu’ils ont répondu à tous les critères de qualification, ils sont validés, et conservés en stock, disponibles à la greffe. Le Tableau T17 présente l’évolution du stock de tissus validés (V) et en quarantaine (Q) sur 5 ans, tissus par tissus.
On recense comme suit les causes pour lesquelles un tissu n’est pas qualifié et doit être écarté de toute possibilité d’utilisation à des fins thérapeutiques. On ne comptabilise qu’une seule cause d’élimination par tissu :
- contre-indication médicale de sélection clinique ;
- marqueurs positifs d’infection virologique ou syphilitique du donneur ;
- contamination du tissu (bactériologie, mycologie) ;
- qualité du tissu insuffisante (erreur de dissection, présence d’anomalie, nombre de cellules endothéliales insuffisant, défaut de transparence, nombre de cellules mortes trop important, mauvaise découpe).
Les banques ont pour mission de tout mettre en œuvre pour délivrer les tissus à la greffe, selon leurs propres critères d’attribution et de répartition. Certains tissus répondant aux critères de qualification ne trouvent pas de receveurs localement dans la durée de conservation autorisée, les banques procèdent alors à des échanges interbanques (Tableau T20) ou à des exports (Tableau T23). Dans les autres cas, ces tissus sont périmés et doivent être écartés de toute possibilité d’utilisation à des fins thérapeutiques. (Tableaux T18 et T19).
En absence de liste nationale d’attente pour les candidats à la greffe de tout tissu, on utilise l’évolution des distributions de tissus aux équipes de greffe (Tableau T21) pour traduire l’évolution de besoins sans être en, capacité toutefois de pouvoir mesurer s’ils sont couverts ou non. Les distributions reposent sur la production de tissus prélevés en France ou sur l’importation de pays tiers (Tableau T23). Les besoins sont en spectaculaire progression depuis 4 ans pour les tendons ligaments (+349%), en forte augmentation pour les membranes amniotiques (+82%) et les os massifs (+62%), en nette augmentation également pour les têtes fémorales (+35%) et les valves cardiaques (+20%), plus modéré bien que notable pour les cornées (+6%), en revanche les distributions de peau ont diminué (-16%) ainsi que celles de veines de façon plus marquée encore (-26%).
L’activité nationale est enregistrée au niveau des banques de tissus (Tableau T7).
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Réceptions : nombre de tissus adressés par les établissements préleveurs français aux banques de tissus directement après le prélèvement,
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Distributions : nombre de tissus validés et attribués par la banque à une équipe de greffe pour un patient donné au vu d’une prescription médicale nominative. Dans certains cas, un patient peut recevoir au cours d’une même greffe plusieurs greffons distribués. Dans quelques cas un tissu distribué peut ne pas être greffé (contamination tardive, patient hors d’état d’être greffé, erreur de manipulation…).
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Importations : nombre de tissus provenant d’autres pays (UE ou pays tiers) ; validés ou non et quel que soit le motif d’entrée sur le territoire,
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Exportations : nombre de produits finis à destination de pays européens ou pays tiers,
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Tissus validés : nombre de tissus en stock disponibles pour la greffe en attente de distribution,
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Tissus en quarantaine : nombre de tissus stockés en cours de préparation ou en attente validation finale,
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Élimination : nombre de tissus périmés ou non validés pour greffe en raison de résultats non conformes aux contrôles et examens destinés à évaluer la qualité et la sécurité des tissus.
L’analyse de l’activité est effectuée sur l’évolution des 5 dernières années par type de tissus (Tableaux T8, T9, T10, T11, T12, T13, T14, T15 et T16).
L’ensemble des chiffres doit se lire avec précaution ; il s’agit de tableaux de données déclaratives. Certaines données sont mises en parallèle de données provenant d’autres sources d’informations (CRISTAL, GLAC) et des différences peuvent être exprimées.
Les consignes de remplissage sont précises, car toute approximation fausse l’interprétation finale des résultats. Certaines erreurs constatées ont pu être corrigées, d’autres données sont manquantes, certaines banques n’ayant pas complété toutes les données demandées, l’interprétation étant alors impossible, toutes les conclusions formulées doivent nous inviter à la prudence. L’analyse des tendances est plus pertinente. Dans tous les cas, les chiffres doivent se lire tissu par tissu, et il est important de garder à l’esprit que la qualification de pénurie, d’autosuffisance ou d’excédent d’un tissu s’apprécie différemment à l’échelon local et à l’échelon national. Elle ne doit être posée qu’avec prudence et elle ne peut en aucun cas interférer avec les efforts et dispositions particulières prises pour répondre à une situation qui serait différente à un autre échelon.
Le rôle des banques de tissus est de répondre aux besoins identifiés par les chirurgiens greffeurs avec qui elles travaillent. Réglementairement, elles sont responsables de la définition des besoins et de l’attribution des tissus et de la traçabilité entre le donneur et le receveur.
Au total, 97529 (+ 14745 en comparaison à l’an dernier) patients ont reçu une greffe de tissus en 2023. Une greffe peut nécessiter la distribution d’un ou plusieurs tissus (Tableau T22). Ces volumes et cette progression sont majoritairement supportés par l’activité de recueil de résidus opératoires sur donneurs vivants (Tableau T4).
Les difficultés d’approvisionnement signalées par certains chirurgiens ou les difficultés d’accès à la greffe rapportées par certains patients ne sont pas résolues par les rares échanges interbanques.
Le terme d’activité tissus est générique et s’applique à un domaine extrêmement vaste où les situations diffèrent d’un tissu à l’autre. Bien que l’activité soit largement soutenue et organisée autour de l’activité cornée qui joue le rôle phare, des actions spécifiques doivent être entreprises. A cet égard, il convient notamment d’envisager le prélèvement cardiaque pour valves, dès que la greffe de cœur n’est pas évoquée, de développer l’activité d’os massif, d’améliorer la mise à disposition d’artères notamment en abordant systématiquement le don de tissus auprès des proches, d’optimiser les protocoles de prélèvements de tissus et d’informer les donneurs : autant de leviers qui peuvent avoir une véritable efficacité.
L’autre enjeu pour l’activité de prélèvement et de greffe de tissus est de gagner en transparence et en équité en renforçant le réseau des banques.
6687 donneurs de cornées en 2023, soit 728 de plus que l’an dernier. On peut ramener le nombre de donneurs à une moyenne mensuelle d’environ 550 prélèvements de cornées. Comparée à 2023, l’activité de prélèvement a progressé de 12,5 % ; comparée à 2019 elle augmente de 6%.
Ces prélèvements ont permis de distribuer 6512 greffons cornéens et de dépasser l’activité de 2019 avant la crise sanitaire.
L’activité cornée est à part dans l’activité tissus à plusieurs titres : c’est le seul tissu pour lequel on dispose d’une liste d’attente. Un rapport d’activité spécifique lui est dédié.
16 banques de tissus sont autorisées et déclarent une activité cornée (Tableau T5) avec des volumes d’activité allant du simple au quadruple, de 137 à 2207 entrée de tissus (Tableau T6).
On dispose de deux sources de données au prélèvement : CRISTAL saisi par les coordinations au moment de chaque prélèvement et le rapport annuel des banques indiquant le nombre de cornées réceptionnés dans l’année. On constate une très bonne corrélation au prélèvement avec un écart de seulement 38 cornées entre les chiffres des coordinations et des banques (soit 0,3%), avec 13334 cornées prélevées déclarées dans CRISTAL (Tableau T3) et 13296 cornées réceptionnées déclarées par les banques de tissus (Tableau T7).
On dispose de deux sources de données à la greffe (Tableau T22) : GLAC saisi par les équipes d’ophtalmo au moment des greffes et le rapport annuel des banques indiquant le nombre de receveurs greffés avec un greffon de leur banque dans l’année. L’écart mesuré est plus préoccupant :
En nombre de greffons : l’écart est de 1029 entre le nombre de cornées distribuées déclarées par les banques (n=6512) et le nombre de greffes déclarées par les équipes de greffe en ophtalmologie, avec 5 483.
En nombre de receveurs : l’écart est de 944 entre le nombre de receveurs déclarés par les banques qui ont reçu les fiches de traçabilité des greffes de la part des équipes ophtalmo (n=6084) et le nombre de receveurs déclarés dans GLAC (NEFG = 5140).
La banque qualifie les cornées conformes pour la greffe, elle écarte les autres de l’usage thérapeutique : 49,5% sont éliminés en 2023. La principale cause d’élimination est la mauvaise qualité tissulaire correspondant le plus souvent à une densité cellulaire endothéliale insuffisante (32,2% des cornées prélevées), qu’il n’est pas possible d’estimer avant prélèvement.
Ainsi à l’issue des contrôles qualité en banque, 6619 cornées ont été éliminés, dont 104 pour sélection médicale non conforme du donneur, 1071 pour résultats de virologie non conformes, 813 pour contamination bactériologique ou fongique, 4302 pour qualité tissulaire non conforme, 194 pour péremption et 135 pour une autre cause (Tableaux T18 et T19).
Parmi les cornées validées, 142 sont exportées pour être greffées à l’étranger (Tableaux T7 et T8). Il n’y a eu aucun recours à l’importation en 2023 (Tableau T23).
Les banques sont responsables de l’attribution des tissus dans leur région, elles travaillent en réseau et échangent les cornées entre elles pour répondre à la demande locale : 9,4 % du volume annuel des cornées distribuées en 2023 (n@612) ont fait l’objet de tels échanges (Tableau T20).
La cornée peut se conserver 30 jours en moyenne. Le stock de cornées validées, disponibles à la greffe à l’instant t, ici au 31/12/2023, était de 203 (Tableau T17).
L’activité est en forte croissance. 290 placentas ont été collectés pour préparer les membranes amniotiques, le nombre de 3 622 membranes amniotiques reçues et préparées par les banques est faussement bas, la banque ayant la plus grosse activité de préparation n’ayant pas détaillé cette donnée. 9109 unités ont été distribuées aux ophtalmologues au bénéfice de 7 892 receveurs (+863 comparé à l’an dernier).
18 banques de tissus déclarant une activité membranes amniotiques (Tableau T5).
L’activité s’est fortement développée à partir des collectes de placenta par voie basse destinées à la préparation de membranes amniotiques déshydratées viro-inactivées, venues compléter depuis 5 ans l’activité historique de collecte par césarienne destinées à la préparation de membranes cryoconservées. L’activité en banque de tissus se distingue donc par ces deux différents types de préparation. En France, une banque de tissus supporte la préparation des membranes viroinactivées (n=5719) et une autre leur distribution aux équipes de greffe (n=6 298). 468 membranes amniotiques (+364 comparé à l’an dernier) ont été exportées en 2023 (Tableau T6bis). C’est aussi le tissu le plus échangé entre banque (40,4%).
Les 16 autres banques poursuivent l’activité standard et distribuent des membranes amniotiques cryo-conservées (n=2 811 unités).
En matière de prélèvement, on parle d’épiderme ; en matière de banking, on parle de greffons cutanés dont l’unité s’exprime en cm² ; en matière de greffe de tissus, on parle de greffe de peau mince.
La peau provient de donneurs décédés : 335 personnes décédées ont fait don d’épiderme en 2023, soit en moyenne 30 prélèvements par mois. 48 % des prélèvements proviennent de donneurs de tissus seuls prélevés en chambre mortuaire (n=160 CAT), 52 % proviennent de donneurs d’organes (n=174 dont 140 donneurs SME et 34 donneurs DDAC).
9 banques de tissus (4 CHU, 4 EFS, 1 établissement du ministère de la défense) déclarent une activité de préparation de peau pour usage thérapeutique (Tableau T5). Leurs volumes d’activité respectifs de préparation et d’importation/exportation (i.e. entrée sortie du territoire) sont détaillés dans les tableaux T6 et T6bis, ils varient du simple à x30.
Les banques de tissus ont réceptionné 581 933 cm² de fragments cutanés et en ont distribué 335 838 cm² de greffons cutanés au bénéfice de 181 receveurs en 2023 auxquels s’ajoutent les patients à l’étranger qui ont pu être greffés de 50 361 cm² exportés. Les stocks nationaux de peau validée en fin d’année sont de 253 234 cm² (Tableau T7) ils augmentent sur les 5 dernières années (Tableau T17). Les échanges entre banques ont diminué, 6.4% des greffons proviennent d’une autre banque (Tableau T20).
32% des prélèvements non conformes pour la greffe sont éliminés, 126 795 cm² ont été détruits en raison de contamination bactériologique ou fongique. Toutes les précautions prises au moment du prélèvement par rapport à la préparation et à l’asepsie du donneur (double badigeon étendu à toute la surface corporelle, pose de champs stériles) peuvent contribuer à faire diminuer ce taux.
Les greffes sont réalisées dans les centres aigus de traitement de brûlés (n=22), le volume de greffons cutanés distribués a diminué comparé à celui de l’an dernier (33,6 m² en 2023 vs 41,8 m² en 2022) (Tableau T10) au bénéfice de 181 receveurs en 2023, comme en 2022 (Tableau T22).
Artères
L’activité de distribution qui était en nette progression en 2022 a diminué en 2023. Les besoins pourtant croissants sont rapportés par les équipes de greffe et l’effort au prélèvement mérite d’être renforcé.
365 donneurs ont été prélevés d’artères (ce qui représente environ 30 donneurs/mois) en 2023. Comparée à 2022, l’activité de prélèvement est stable (+6 donneurs).
921 artères ont été réceptionnées en banque, se répartissant en 90 aortes thoraciques, 103 carrefours aorto-iliaques, 543 axes fémoro-poplités, 5 artères ombilicales et 180 autres (Tableau T7).
11 banques de tissus sont autorisées pour ce procédé.
225 artères (soit 23,3% des artères prélevées) ont été éliminées à l’issue des contrôles qualité en banque. La cause principale est la contamination.
C’est un tissu peu échangé entre banques (2,5% du volume annuel de tissus distribué) (Tableau T20). 50 greffons artériels ont été exportés vers une banque de tissus hors du territoire national, en Belgique.
Le stock d’artères validées, disponibles à la greffe à l’instant t, ici au 31/12/2023, est constant (Tableau T17).
701 artères ont été distribuées pour greffe (-89 comparé à l’an dernier) (Tableau T7), et réparties en : 74 aortes thoraciques, 69 carrefours aorto-iliaques, 414 axes ilio-fémoro-poplités, 143 autres et 1 artère ombilicale. 17 sont importées, 50 sont exportées, il s’agit d’échange transfrontalier avec la Belgique.
En 2023, 548 (-54 comparé à l’an dernier) receveurs ont bénéficié d’une greffe d’artères (Tableau T22)
D’autres greffons artériels, d’origine ombilicale, sont soumis à un procédé de préparation de conduit nerveux dans une indication de réparation nerveuse. 27 tissus ont été réceptionnés, 568 ont été distribués au bénéfice de 530 receveurs, 34 ont été exportés (Tableau T6)
Veines
L’activité veine est en tension d’approvisionnement. Si elle est marquée par la forte progression des activités de prélèvement sur donneurs décédés, celle-ci ne vient toutefois pas compenser la baisse importante observée depuis 5 ans des activités de recueil de résidus opératoire sur donneurs vivants.
Les veines prélevées sont principalement les veines des membres inférieurs, elles sont à l’origine de segments veineux d’origine humaine conservés entre +2°C et +8°C en banque de tissus.
388 personnes décédées (ce qui représente environ 30 donneurs/mois) ont fait don de veines, avec 722 tissus prélevés. En 4 ans l’activité a augmenté de 226%. En parallèle, 4 746 donneurs vivants ont fait don de veines dans le cadre de la collecte de résidus opératoires recueillis au cours de saphenectomie chez des donneurs vivants. En 4 ans l’activité a diminué de 52%.
Au total 5 134 donneurs ont été à l’origine de 5468 greffons veineux reçus en banque en 2023.
A l’issue des contrôles qualité en banque, 57,4% des veines ont été éliminés, principalement pour qualité tissulaire non conforme (Tableau T18).
Les veines qualifiés pour la greffe sont mises en stock. Les stocks totaux de greffons veineux ont diminué de en 5 ans. (Tableau T17)
Les greffons veineux sont préparés par une seule banque de tissus et utilisés pour la revascularisation distale des membres inférieurs pour sauvetage de membre en absence de veine autologue, en pontage, en remplacement de prothèses périphériques infectées, et pour pontage artério-veineux pour notamment l’abord vasculaire chez l’hémodialysé après épuisement de son propre capital vasculaire.
2414 (-197) greffons veineux ont été ainsi distribués au bénéfice de 1 378 receveurs en 2023 (Tableau T22). 16 ont été importées, 20 exportées.
D’autres greffons veineux, d’origine ombilicale, sont soumis par une autre banque à un procédé de préparation de conduit nerveux dans une indication de réparation nerveuse. 27 tissus ont été réceptionnés, 50 ont été distribués au bénéfice de 45 receveurs, 4 ont été exportés (Tableau T7)
L’activité de greffe est globalement stable.
348 personnes ont fait don d’un cœur pour valves en 2023, 268 étaient des donneurs décédés (soit 77% d’entre eux) et 80 des donneurs vivants transplantés cardiaques. L’activité est en lente augmentation (Tableaux T2 et T4).
En 2023, 9 banques de tissus (5 EFS, 4 CHU) ont déclaré une activité valves, 2 n’ont qu’une activité d’entrée et sortie du territoire dans le cadre d’une collaboration avec une banque de tissus en Belgique (Tableau T5).
618 valves cardiaques ont été réceptionnées en banque (+31 comparé à l’an dernier), réparties en 140 valves aortiques et 268 valves pulmonaires (Tableau T7). Les 104 valves mitrales et 106 tricuspides déclarées par les banques comme tissus réceptionnés surestiment les chiffres puisqu’aucune n’est utilisée en greffe.
Le taux global d’élimination des valves cardiaques est de 70,9%. Ces éliminations correspondent au nombre de tissus qui ne satisfont pas aux spécifications des contrôles qualité mis en œuvre en banque.
Ainsi 443 valves cardiaques ont été détruites, dont 350 pour qualité tissulaire non conforme (cause principale représentant 56% des valves réceptionnées.
5,3% ont été échangés entre banque (Tableau T20).
Le stock de valves validées, disponibles à la greffe à l’instant t, diminue perceptiblement sur 5 ans, il est de 258 au 31/12/2023 (Tableau T17). Les besoins en valves pulmonaires sont les plus importants, elles représentent 88% des greffes réalisées. Pouvoir disposer d’un stock croissant de valves pulmonaires offrant des diamètres extrêmes est l’enjeu de ces prochaines années.
Le nombre de valves distribuées pour greffe est de 230 (+10 par rapport à l’an dernier) (Tableau T7), et réparties en : 22 (-6) valves aortiques, 1 mitrale, 2 tricuspides et 205 (+12) pulmonaires. 52 valves distribuées proviennent de Belgique.
En 2023, l’activité de greffe reste stable par rapport à l’an dernier, avec 230 receveurs ayant bénéficié d’une greffe de valves cardiaques (Tableau T22).
La présence d’un « surstock » en valves aortiques et l’importance des échanges et des importations de valves pulmonaires confirment le besoin en valves pulmonaires exprimé par les professionnels. Les efforts doivent porter sur l’ensemble des donneurs d’organes chez qui le don de cœur, s’il ne peut être qualifié pour la greffe d’organe, doit être envisagé pour le prélèvement en tant que tissus.
Os Massif
L’activité de réception / distribution progresse globalement malgré une légère baisse des tissus réceptionnés en 2023 et retrouve un niveau d’avant crise sanitaire en nombre de donneurs, ce qui reste toutefois très insuffisant au regard des besoins de la population. Le nombre de greffes suit de près cette augmentation, signant des besoins non encore couverts. Au fil des ans, l’activité reste largement supportée par les importations dont elle dépend.
103 personnes décédées ont fait don de tissus ostéoligamentaires en 2023 (ce qui représente 9 donneurs/mois). Comparée à 2022, l’activité de prélèvement est identique ou presque avec 3 donneurs de moins sur l’année.
Les donneurs ont été à l’origine de 257 os massifs reçus en banques de tissus cette année.
15 banques de tissus réalisent cette activité, 2 importent uniquement.
19,4% ont été éliminés, principalement en raison de contamination bactériologique ou fongique.
En stock au 31 décembre 2023, on comptait en France (Tableau T17) 211 os validés : 43 os entiers (14 avec insertion tendineuse ; 29 sans), 94 épiphyses ou demi-os (proximale ou distale, avec ou sans insertion tendineuse), 55 os intercalaires, 8 baguettes, et 7 articulations complètes, 4 os du pied ou de la main.
Parmi 441 os distribués, 145 proviennent de banques de tissus hors du territoire. Ils ont permis de greffer 414 receveurs (Tableau T22). Le détail des greffons osseux distribués est le suivant : 95 os entiers (50 avec insertion tendineuse ; 45 sans), 190 épiphyses ou demi-os (proximale ou distale, avec ou sans insertion tendineuse), 20 os intercalaires, 106 baguettes, 8 hémi-bassin et 18 articulations complètes, 4 os du pied ou de la main (Tableau T7)
Le nombre de tissus distribués en 2023, même en ayant eu recours à l’importation, a été supérieur au nombre de tissus qu’il a été possible de prélever, obligeant les banques de tissus à puiser dans des stocks déjà faibles pour cette activité en grande pénurie.
Les os massifs peuvent également être à l’origine de production de greffons DBM (Demineralized Bone Matrix). 59 os massifs ont été importés et ont permis la distribution de 1152 greffons DBM.
Tissus mous de l’appareil locomoteur
L’activité a plus que doublé en 5 ans, si le nombre de tendons prélevés progresse l’activité de greffe repose encore de façon majeure sur l’importation. Le nombre de receveurs ayant désormais accès à ces greffons a augmenté de 349% en 4 ans.
651 tendons (+154) ont été réceptionnés en banque à l’issue du prélèvement, ainsi que 31 (-7) fascia et 25 (-22) ménisques.
1402 (+350) tendons et ligaments ont été distribués pour greffe chez 1228 (+406) receveurs.
43 fascias ont été distribués et 40 ménisques.
Le recours à l’importation reste majeur dans le développement de cette activité et supporte la moitié de l’activité : 673 tendons, 0 fascia et 5 ménisques ont été importés.
Os autologues
L’activité de recueil d’os autologue sur personne vivante consiste en la conservation de volet crânien déposé au cours de craniectomie de décompression, destiné à être réimplanté après guérison du patient. En 2023, 416 patients (+26 comparé à l’an dernier) ont fait l’objet d’une conservation de volet crânien. 212 d’entre eux (+6) ont pu bénéficier d’une réimplantation, les volets se présentant en une ou plusieurs pièces, le nombre de greffons distribués est de 213, il en reste 416 en stock à la fin de l’année (Tableaux T4, T7 et T22).
Têtes fémorales
L’activité est en progression constante depuis 5 ans, à l’exception près du ralentissement de 2020 du fait de la crise sanitaire.
Les têtes fémorales (TF) proviennent quasi-exclusivement des résidus opératoires recueillis sur donneurs vivants. Vingt-trois banques sont autorisées pour cette activité, et 3 d’entre elles mettent en œuvre un procédé de viro-inactivation. C’est le tissu le plus largement représenté en volume dans cette catégorie, Il est utilisé pour comblement osseux, avec des volumes utilisés très variables d’une unité de greffon osseux à l’autre.
40 209 têtes fémorales ont été recueillies en 2023. Elles sont destinées à être cryoconservées puis greffées pour 1060 d’entre elles. Les autres ont été destinées à une conservation à l'état déshydraté à température ambiante après viro-inactivation préalable (forme entières ou copeaux, lamelles, bloc ou poudre). Parmi les greffons osseux viro-inactivés, 39 103 unités sont greffées dans des indications en orthopédie (soit 39% des greffes), et 67 803 en chirurgie dentaire, maxillo-faciale et odontologie (soit 61%). Sur les cinq dernières années l’utilisation des greffons osseux en orthopédie a progressé de 240% et en usage dentaire de 64%.
Les stocks de greffons osseux validés ont augmenté de 70% en 4 ans ils sont passés de 41 363 unités validées fin 2019 à 70 301 fin 2023.
25,3 % des têtes fémorales recueillies (soit 8 233 au total) sont éliminées à l’issue des contrôles en banque ; 558 pour contre-indication médicale, 1904 examen virologique non conformes, 26 pour examen bactériologique et fongique non conforme, 1555 qualité tissulaire non conformes et 275 péremptions, et 3915 autres, cette dernière étant la cause principale (Tableau T18 et T19).
107 988 greffons ont été distribués, 79 322 patients en ont bénéficié. C’est le tissu le plus utilisé en France.



