Les définitions des méthodes se trouvent :
https://rams.agence-biomedecine.fr/greffe-dorganes-donnees-generales-et-methodes
Depuis 1982, date de la première greffe cardio-pulmonaire, et 1987, date de la première greffe pulmonaire enregistrée dans Cristal, 947 greffes cardio-pulmonaires et 6 989 greffes de poumon ont été enregistrées, ce qui représente l’expérience cumulée globale française en matière de greffe pulmonaire et cardio-pulmonaire. Sur l’ensemble du territoire national, au 31 décembre 2023, on estime à 144 le nombre de porteurs d’un greffon cœur-poumons fonctionnel et à 2965 celui des porteurs d’un greffon pulmonaire fonctionnel.
L’année 2023 a été, pour la transplantation pulmonaire, une année de transition marquée par un repli, conséquence non seulement de la quasi disparition de la place de la greffe comme traitement de la mucoviscidose, mais aussi de la baisse du prélèvement pulmonaire chez les donneurs en mort encéphalique non compensée par la modeste hausse du prélèvement pulmonaire chez les donneurs Maastricht 3. Le nombre de greffes réalisées avec des poumons réhabilités a significativement diminué. L’accès à la greffe et la survie après la greffe n’ont quant à eux pas changés. Cette situation incite à mener une évaluation des besoins de greffe pulmonaire, en particulier dans la BPCO et l’emphysème, à partir des bases de données médico-administratives, et également à soutenir les initiatives de réorganisation de la réhabilitation pulmonaire grâce à la mise en place de plateformes régionales. Une modification de la répartition des greffons pulmonaires prélevés chez les donneurs de la classe 3 de Maastricht devrait être également envisagée. D’un autre côté, 2023, a été une année de consolidation de l’activité de greffe cardio-pulmonaire dont l’accès est de fait particulièrement difficile pour les patients n’ayant pas de priorité. Une révision du classement de ces patients, qui sont en compétition avec les candidats à une greffe cardiaque, est en cours d’élaboration.
DEVENIR DES CANDIDATS EN LISTE D’ATTENTE
Liste d’attente
Le nombre de nouveaux candidats inscrits sur la liste d’attente de greffe cardio-pulmonaire (10 nouveaux candidats soit 0,1 par million d’habitants (pmh) a très faiblement augmenté en 2023 par rapport à 2022 (+1) et est resté inférieur à celui observé au cours des années 2018-2020 (Tableau PCP1a) (Tableau PCP5). Le nombre de candidats restant en liste d’attente le 1er janvier 2024 était quant à lui en diminution de 17% (-2) par rapport à l’année précédente, alors que 30% de ces candidats étaient en contre-indication temporaire.
Le profil des nouveaux inscrits en attente de greffe cardio-pulmonaire était peu différent en 2023 par rapport à 2022 (sur de petits effectifs) avec, à l’inscription, une moyenne d’âge de 41 ans versus 46 ans et un candidat (10%) avec une assistance et une ventilation mécanique alors qu’il n’y en avait aucun en 2022. Cependant en 2023 comme en 2022, persistaient une prédominance de candidates (70% versus 78%) et une proportion importante de candidats ambulatoires à l’inscription (80% versus 78%) (Tableaux PCP3a et PCP4a).
Le nombre de nouveaux candidats inscrits en liste d’attente de greffe pulmonaire a diminué de 21% entre 2018 et 2023 (420, 6,2 pmh versus 332, 4,9 pmh, respectivement) (TPCP5). La baisse globale des inscriptions observée en 2020, contemporaine de la pandémie, avait été précédée en 2019 par la diminution des indications de greffe pour mucoviscidose avec l’arrivée de nouveaux traitements médicaux (Tableau PCP5). Ces 2 phénomènes ont été partiellement compensés par une augmentation des inscriptions pour fibrose pulmonaire (143 en 2023 versus 109 en 2018) alors que le nombre d’inscriptions pour BPCO a eu tendance à diminuer (Tableau PCP5). Le nombre de nouveaux candidats inscrits en liste d’attente de greffe pulmonaire a diminué de 2% (-8, 4,9 pmh) en 2023 par rapport à 2022 (Tableau PCP1b). En 2023, le nombre total de candidats est passé sous la barre des 500 (n=479). Le nombre de candidats restant en liste d’attente le 1er janvier 2024 était quant à lui en augmentation de 3% (+5) par rapport à l’année précédente avec une proportion stable de candidats en contre-indication temporaire (22% versus 24%).
Le profil des nouveaux candidats inscrits en attente de greffe pulmonaire n’a pas évolué en 2023 par rapport à 2022, avec des caractéristiques démographiques (âge moyen des nouveaux candidats de 54 ans en 2023 versus 53 ans en 2022, proportion de nouveaux candidats âgés de plus de 55 ans de 54% en 2023 versus 55% en 2022), cliniques et thérapeutiques (proportion de candidats avec une ventilation invasive de 2,7 % en 2023 vs 3,5 % en 2022, de candidats avec une ECMO de 3,3 % en 2023 vs 3,2% en 2022, de candidats sous drogues inotropes sans ECMO de 0,6 % en 2023 vs 2,7 % en 2022, candidats hospitalisés en soins intensifs de 7% en 2023 vs 11% en 2022) inchangés au moment de l’inscription. Le nombre de nouveaux candidats avec comme indication de greffe une mucoviscidose est également inchangé (n=8), alors que celui des candidats avec une fibrose a diminué (143 en 2023 vs 151 en 2022) ainsi que celui des candidats avec une maladie vasculaire pulmonaire (18 en 2023 vs 23 en 2022) (Tableaux PCP3b et PCP4b et PCP5).
Devenir en liste d’attente
L’incidence cumulée de greffe à 12 mois hors temps passé en contre-indication temporaire était de 51% pour les nouveaux inscrits en attente de greffe cardio-pulmonaire pendant la période 2018-2023 (Figure PCP3a). L’accès à la greffe n’a pas changé depuis la période 2003-2006 (Figure PCP1a) restant conditionné à l’obtention d’une priorité nationale, la super-urgence (incidence cumulée de greffe à 12 mois de 65% avec une super-urgence versus 13% sans priorité) (Figure PCP4a). Les candidats avec une maladie vasculaire pulmonaire avaient un accès à la greffe identique aux candidats ayant une autre indication (Figure PCP5a). Le faible accès à la greffe cardio-pulmonaire des candidats ne bénéficiant pas d’une super-urgence a conduit l’Agence, en collaboration avec les transplanteurs cardio-pulmonaires et cardiaques, à réviser leur classement au sein du score de répartition des greffons cardiaques.
L’incidence cumulée de décès ou de sortie de liste pour aggravation à 12 mois hors temps passé en contre-indication temporaire était de 14% (Figure PCP3a), pour les nouveaux inscrits en attente de greffe cardio-pulmonaire pendant la période 2018-2023. Cette incidence diminue depuis 2007 passant de 31% en 2003-2006 à 16% en 2015-2023 (Figure PCP1a). Cette incidence était comparable chez les patients ayant et n’ayant pas bénéficié d’une super-urgence (incidence cumulée de décès ou de sortie de liste pour aggravation à 12 mois de 15% avec une super-urgence versus 11% sans priorité) (Figure PCP4a) et ne dépendait pas de l’indication de la greffe (Figure PCP5a). Les taux d’incidence de décès, et, de décès ou sortie de liste pour aggravation ont cependant fortement augmenté en 2023 passant de 8 pour 100 patients années en 2022 à 24 pour 100 patients années en 2023, il est vrai sur de très petits effectifs (Tableaux PCP9 et PCP10).
L’incidence cumulée de greffe à 12 mois hors temps passé en contre-indication temporaire était de 83%, pour les nouveaux inscrits en attente de greffe pulmonaire sur la période 2018-2023 (Figure PCP3b). Les facteurs déterminant l’accès à la greffe en analyse univariée étaient, en dehors de la période (Figure PCP1b), le groupe sanguin, avec un meilleur accès pour les candidats du groupe A (médiane d’attente de 1,8 mois), B (médiane d’attente de 2,1 mois) et AB (médiane d’attente de 2,3 mois) que pour les candidats du groupe O (médiane d’attente de 3,1 mois) (Tableau PCP7) ; l’indication, avec un meilleur accès pour les candidats avec une mucoviscidose (médiane d’attente de 1,4 mois), une fibrose (médiane d’attente de 2,0 mois), une maladie vasculaire pulmonaire (médiane d’attente de 2,3 mois) que pour les candidats avec une BPCO/emphysème (médiane d’attente de 2,9 mois) et que pour les indications « Autre » (médiane d’attente 3,1 mois) (Figure PCP5b) ; l’obtention d’une super-urgence (Figure PCP4b), et l’équipe dans laquelle le patient était inscrit (médiane d’attente allant de 0,5 mois à 6,6 mois) (Tableau PCP8).
L’incidence cumulée de décès ou de sortie de liste pour aggravation à 12 mois hors temps passé en contre-indication temporaire était de 6%, pour les nouveaux inscrits en attente de greffe pulmonaire sur la période 2018- 2023 (Figure PCP3b), avec une diminution progressive depuis le début des années 2000 (24% en 1999-2002 vs 5% en 2015-2023) (Figure PCP1b). Cette incidence cumulée de décès ou de sortie de liste pour aggravation à 12 mois était identique chez les patients ayant et n’ayant pas bénéficié d’une super-urgence (incidence cumulée de décès ou de sortie de liste pour aggravation à 12 mois de 7% avec une super-urgence versus 5% sans priorité) (Figure PCP4b) mais était plus élevée chez les candidats avec une fibrose pulmonaire, une maladie vasculaire pulmonaire et une indication « autre » (Figure PCP5b). Les taux d’incidence de décès et de décès ou sortie de liste pour aggravation étaient, pour leur part, en 2023, respectivement de 8,5 et 15 pour 100 patients années (Tableaux PCP9 et PCP10).
PRÉLÈVEMENT EN VUE DE GREFFE
Alors que le nombre de donneurs décédés en état de mort encéphalique prélevés d’au moins un organe a augmenté de 3,6% (n=53) en 2023 par rapport à 2022, le nombre de donneurs prélevés séparément d’un greffon cardiaque et d’un greffon pulmonaire a diminué de 9,5% (-13) mais celui des donneurs prélevés d’un greffon cardio-pulmonaire a augmenté de 12,5% (+1) (Tableau PCP11). Ainsi, en 2023 la proportion des donneurs décédés en état de mort encéphalique prélevés d’au moins un organe, qui ont été prélevés d’un greffon cardio-pulmonaire a été de 0,6% (9 sur 1512) et celle des donneurs en mort encéphalique prélevés d’un greffon cardiaque d’une part et d’un greffon pulmonaire d’autre part a été de 8,2% (124 sur 1512). Cette évolution s’inscrit dans un contexte de stabilité à un faible niveau du nombre total de candidats à une greffe cardio-pulmonaire (n=22). Tous les greffons prélevés ont été greffés (Tableau PCP13a). Les donneurs de greffons cardio-pulmonaires prélevés et greffés ont été plus âgés en 2023 qu’en 2022 avec un âge moyen de 43 ans contre 36 ans en 2022 alors que la prédominance des donneuses sur les donneurs s’est partiellement réduite (67% en 2023 vs 75% en 2022) (Tableau PCP3a).
Dans le même contexte de hausse de 3,6% du nombre de donneurs décédés en état de mort encéphalique prélevés d’au moins un organe, le nombre de donneurs décédés en état de mort encéphalique prélevés d’un greffon pulmonaire a diminué de 8%. De plus, alors que le nombre de donneurs décédés en arrêt circulatoire de la classe III de Maastricht prélevés d’au moins un organe a augmenté de 16% en 2023 par rapport à 2022, le nombre de ces donneurs de la classe III de Maastricht prélevés d’un greffon pulmonaire n’a augmenté que de 3% (Tableau PCP11). Au total, la proportion des donneurs décédés en état de mort encéphalique prélevés d’au moins un organe, prélevés d’un greffon pulmonaire, a diminué (19% en 2023 vs 21% en 2022), tout comme celle des donneurs décédés en arrêt circulatoire de la classe III de Maastricht prélevés d’un organe, prélevés d’un greffon pulmonaire (12% en 2023 vs 14% en 2022) (Tableau PCP11). Par ailleurs, en 2023, la proportion des donneurs de la classe III de Maastricht prélevés d’un greffon pulmonaire qui a été greffé a été de 73% (24 sur 33), 27% des greffons pulmonaires prélevés n’ayant pas été greffés. Deux pour cent et demi (7 sur 281) des donneurs décédés en état de mort encéphalique dont au moins un poumon a été prélevé n’a pas eu de poumon greffé en France, quatre greffons ayant été greffés à l’étranger (Tableaux PCP13b, PCP25, PCP27). Les caractéristiques démographiques des donneurs de greffons pulmonaires prélevés et greffés n’ont pas changé en 2023 par rapport à 2022 avec un âge moyen semblable (52 ans en 2023 vs 50 ans en 2022) (Tableau PCP3b).
ATTRIBUTION DES GREFFONS
L’attribution des greffons pulmonaires et cardio-pulmonaires est fondée sur l’urgence et la géographie avec la possibilité pour les équipes de demander, depuis septembre 2006 pour la greffe cardio-pulmonaire, et, juillet 2007 pour la greffe pulmonaire, une priorité nationale dite super urgence – SU –, pour les malades en situation d’urgence vitale sans autre défaillance d’organe.
La répartition géographique des greffons pulmonaires a été modifiée en septembre 2020 afin d’améliorer l’équité géographique de répartition des greffons. Dans le système précédent, l’allocation des greffons était locale, régionale puis nationale. Dans le nouveau système, les réseaux locaux ont été redessinés. Les centres de prélèvement appartenant au réseau local d’une équipe ont été déterminés afin que le rapport entre le nombre de greffons pulmonaires prélevés dans le réseau local et le nombre de greffes réalisées dans le centre de transplantation soit similaire entre toutes les équipes. De plus, l’allocation régionale des greffons a été supprimée. D’autre part, en février 2021, l’allocation des greffons cardio-pulmonaires aux candidats à une greffe cardio-pulmonaire non prioritaires a été modifiée. Ceux-ci ont été intercalés au sein de la liste d’attente de greffe cardiaque avec l’équivalent de l’attribution immédiate (et non plus après un délai de 18 mois) de 400 points du score de répartition des greffons cardiaques.
Le nombre de demandes de super-urgences cardio-pulmonaires et le nombre de malades pour lesquels une demande a été faite ont augmenté en 2023 par rapport à 2022 de 25% (sur des petits effectifs) (Tableau PCP14a), dans un contexte d’augmentation de 11% du nombre de nouveaux inscrits sur la liste d’attente. Tous les malades greffés en 2023 l’ont été dans le cadre d’une SU alors que leur proportion était de 75% en 2022 et de 67% en 2021 (Tableau PCP16a). En 2023, un mois après l’obtention d’une SU, 60% des candidats à une greffe cardio-pulmonaire étaient greffés, 20% était décédés et 20% étaient toujours en attente (Tableau PCP15a).
Le nombre de demandes de super-urgences pulmonaires et le nombre de malades pour lesquels une demande a été faite ont diminué en 2023 par rapport à 2022, respectivement de 29% et 30% (Tableau PCP14b) alors que le nombre de nouveaux inscrits a diminué de 2,4%. Ainsi, la proportion de candidats pour lesquels une demande de SU a été faite a diminué en 2023 (57 sur 479, 12%) par rapport à 2022 (82 sur 517, 16%). La proportion de greffes pulmonaires réalisées en SU a pour sa part retrouvé son niveau de 2020 de 17%, alors qu’elle avait été de 22% en 2021 et de 24% en 2022. Le nombre de greffes pulmonaires réalisées en SU en 2023 (n=50) est en nette diminution par rapport à 2021 et 2022 (Tableau PCP16b). Cette évolution des greffes réalisées en SU s’explique sans doute par la diminution des greffes faites pour fibrose et pour maladie vasculaire pulmonaire. En effet, 63% des candidats qui ont eu une demande de SU acceptée en 2023 avaient une fibrose et 23% une maladie vasculaire pulmonaire (Tableau PCP17b). Parmi l’ensemble de ces candidats avec une SU acceptée, 10,5% avaient, à l’inscription en liste d’attente, une ventilation assistée invasive,17,5% une ECMO et 46% une corticothérapie (Tableau PCP17b). En 2023, un mois après l’obtention d’une SU, 84,5% des candidats étaient greffés, 7% étaient décédés, et, 7% toujours en attente (Tableau PCP15b).
ACTIVITÉ DE GREFFE
Le nombre de greffes cardio-pulmonaires a augmenté de 12,5% en 2023 par rapport à 2022 (9 greffes, 0,1 pmh) (Tableau PCP1a). Entre 2015 et 2017, c’est-à-dire avant la mise en place du score d’attribution des greffons cardiaques, l’activité nationale était entre 6 et 13 greffes par an. La stabilité du nombre total de candidats, en 2023 par rapport à 2022, fait que le nombre total de candidats pour un greffon a diminué de 2,8 en 2022 à 2,4 en 2023.
L’indication quasi exclusive de greffe cardio-pulmonaire a été l’hypertension pulmonaire (7 sur 9) (Tableau PCP19). Les caractéristiques démographiques des greffés ont légèrement évolué en 2023 par rapport à 2022, avec un âge moyen de 43 ans contre 41 ans en 2022 et une moindre prédominance féminine (56% versus 75% en 2022) (Tableau PCP3a). Un malade était sous ECMO et un sous inotrope à l’inscription, 5 étaient en soins intensifs (Tableau PCP4a).
En 2023, 3 équipes ont réalisé au moins une greffe cardio-pulmonaire chez des adultes avec 7 greffes (78%) réalisées à Lannelongue (Tableau PCP20a).
Le nombre de greffes pulmonaires a diminué de 11% en 2023 par rapport à 2022 (298, 4,4 pmh versus 334, 4,9 pmh) (Tableau PCP1b). La diminution moins importante du nombre total de candidats en 2023 par rapport à 2022 (-7%) a fait que le nombre de candidats pour un greffon a légèrement augmenté de 1,5 à 1,6 (Tableau PCP1b). La proportion de greffes mono-pulmonaires parmi l’ensemble des greffes pulmonaires a légèrement diminué passant de 13% à 11%. La baisse de l’activité de greffe est contemporaine d’une baisse de 10,5% des greffes faites à partir de greffons pulmonaires prélevés chez des donneurs en mort encéphalique et de 14% des greffes faites à partir de greffons pulmonaires prélevés chez les donneurs décédés après arrêt circulatoire de la catégorie 3 de Maastricht (Tableau PCP18). En 2023, 92% des greffes pulmonaires ont été réalisées avec des greffons issus de donneurs en mort encéphalique. Le nombre de greffes réalisées avec des greffons réhabilités sur machine de perfusion a diminué de 27% (40 soit 13% des greffes en 2023 contre 55 soit 17% greffes en 2022) (Tableau PCP18).
Alors que la proportion de malades greffés pour mucoviscidose a chuté, passant de 21% (82/384) en 2019 à 2% en 2023 (7/298) et que celle des malades greffés pour fibrose pulmonaire a cru de 24% à 44% sur la même période (Tableau PCP19), les caractéristiques démographiques et cliniques des greffés pulmonaires ont changé (Tableaux PCP3b et PCP4b), En 2023, l’âge moyen des greffés était de 54 ans avec 58% de malades âgés de plus de 55 ans alors que 37% des malades étaient hospitalisés à l’inscription.
Parmi les 9 centres avec une autorisation de greffe chez les adultes, les centres de Toulouse (+17%), Bordeaux (+15%) et Nantes (+13%) ont connu en 2023 une progression de leur activité (Tableau PCP 20b). Les équipes de greffe pédiatrique exclusive ont réalisé 3 greffes en 2023 toutes faites à Necker.
SURVIE POST GREFFE
Pour la cohorte des malades opérés entre 2004 et juin 2022, les survies du receveur ont été, 1 an après une greffe cardio-pulmonaire, mono-pulmonaire et bi-pulmonaire, respectivement de 67%, 72% et 82% (Figure PCP6). La survie des receveurs de la même cohorte, 5 ans après une greffe mono-pulmonaire et bi-pulmonaire a été respectivement de 48,5% et 64%. Il faut noter que les indications et plus généralement le profil des receveurs pour ces deux types de greffes sont différents.
La survie des receveurs 1 an après une greffe cardio-pulmonaire tend à s’améliorer de façon continue depuis la période 2000-2006, avec des médianes de survie pour les périodes 2000-2006, 2007-2013 et 2014-2022 respectivement, de 48 mois, 60 mois et 76 mois (Figure PCP8a). La survie des receveurs de greffons cardio-pulmonaires est identique dans les 5 premières années après la greffe, qu’ils soient opérés dans le cadre d’une SU ou hors priorité (taux de survie à 1 an de 69% pour les 2 catégories, et à 5 ans de 50% vs 54% pour les malades avec et sans priorité) (Figure PCP10a). Les courbes de survie se séparent entre 5 et 10 ans peut être en raison d’effectifs très restreints et d’un effet période.
La survie des greffés 1 an après une greffe pulmonaire, quant à elle, est restée stable depuis la période 2005-2007 (survie de 83% pour la période 2017-2022 versus 78% pour la période 2005-2007) (Figure PCP8b). Au-delà de la première année les courbes de survie sont restées parallèles avec des taux annuels d’attrition inchangés depuis 1990, si bien que la médiane de survie reste de 98 mois pour la période la plus récente avec un recul suffisant (2014-2016). La survie a été significativement plus basse pour les receveurs de greffons pulmonaires opérés dans le cadre d’une SU que pour ceux opérés sans priorité (taux de survie à 1 an de 73% versus 82% pour les malades sans priorité, cohorte 2007-juin 2022) (Figure PCP10b).
L’indication de la greffe est associée à la survie après une greffe pulmonaire. Pour la cohorte des malades opérés entre 2004 et juin 2022, les malades greffés pour une mucoviscidose (taux de survie à 1 an de 86%) ont eu une survie meilleure que ceux opérés pour un emphysème-BPCO (taux de survie à 1 an de 82%) et que ceux greffés pour une fibrose pulmonaire (taux de survie à 1 an de 71%) (Figure PCP9b). La modification des indications de greffe observée depuis 2020 pourrait ainsi se traduire dans les prochaines années par une altération des résultats de la greffe pulmonaire. La probabilité de survie après greffe pulmonaire dépend également de l’âge du donneur. La survie à 5 ans des receveurs, greffés entre 2004 et juin 2022, avec un greffon issu d’un donneur adulte âgé de 18 ans à 60 ans (Figure PCP11b) était meilleure que celle des greffés ayant reçu un greffon issu d’un donneur de plus de 60 ans.
La fréquence des dysfonctions précoces du greffon de grade ≥3 est restée basse en 2023 (n=15, 5%) (Tableau PCP23).
Une équipe avait, pour les greffes réalisées entre 2019 et 2022, un taux d’échec ajusté 1 an après la greffe, significativement supérieur au taux d’échec national, et une équipe un taux d’échec ajusté 1 an après la greffe, significativement inférieur au taux d’échec national (Figure PCP12).
ACTIVITE RÉGIONALE DE GREFFE PULMONAIRE
Le taux de nouveaux malades inscrits sur la liste d’attente de greffe pulmonaire en 2023, en France, a été de 4,9 par million d’habitants (pmh) alors qu’il était de 5,0 en 2022, et de 5,2 pmh en 2021, année avant la pandémie (Tableau PCP5). En 2023, il y a eu des disparités régionales importantes en France métropolitaine puisque ce taux a varié entre 2,2 pmh (Poitou-Charentes) et 9,1 pmh (Lorraine) (Figure PCP14). Parmi les 13 régions métropolitaines actuelles, 6 d’entre elles, en plus des 4 régions d’outre-mer, sont dépourvues d’équipe de greffe pulmonaire (Figure PCP14).
Le taux de greffe pulmonaire en France, en 2023, a été de 4,4 alors qu’il était de 4,9 pmh en 2022 et de 4,6 pmh en 2021. Ce taux avait été stable entre 2016 et 2019 (Tableau PCP1b). En France métropolitaine, des disparités régionales notables ont été constatées avec un taux de greffe pulmonaire allant de 1,2 pmh (Bourgogne) à 8,3 pmh (Limousin), si l’on se réfère aux régions qui précédaient la réforme territoriale de 2015 (Figure PCP15). Les disparités régionales du taux de greffe s’expliquent pour partie par des disparités régionales du taux d’inscription en liste d’attente Ces dernières pourraient être dues aux différences régionales d’incidence des maladies conduisant à une greffe. Par ailleurs, il est possible que l’organisation de l’adressage des patients aux équipes de transplantation diffère selon les régions. D’autre part, une partie des disparités régionales du taux de greffe pourrait être due à des différences de sélection des candidats et des greffons par les équipes.
CONCLUSIONS
Les caractéristiques de 2023 sont:
- Une faible augmentation du nombre de nouveaux inscrits sur la liste d’attente de greffe cardio-pulmonaire, qui reste très faible (0,1 pmh) et du nombre de greffes cardio-pulmonaires (0,1 pmh) par rapport à 2022, avec en 2023, la totalité des greffes réalisées chez des candidats en super-urgence. Ces nouveaux inscrits ont eu entre 2018 et 2023 une incidence cumulée de greffe 1 an après l’inscription, hors temps passé en contre-indication temporaire, de 51%. La probabilité de survie du receveur 1 an après une greffe cardio-pulmonaire a été de 71% pour les malades opérés entre 2014-juin 2022.
- Une diminution de 8% du nombre de donneurs en mort encéphalique prélevés d’un greffon pulmonaire et une augmentation de 3% du nombre de donneurs décédés après un arrêt circulatoire de la classe III de Maastricht, prélevés d’un greffon pulmonaire.
- Une diminution du nombre de nouveaux inscrits sur la liste d’attente de greffe pulmonaire de 2% (4,9 pmh) et du nombre de greffes de 11% (4,4 pmh) si bien que l’écart entre le nombre de nouveaux inscrits et de greffés s’est légèrement majoré (34 vs 6)
- Une quasi disparition des inscriptions en attente et des greffes pulmonaires pour mucoviscidose.
- Pour la cohorte des candidats inscrits en liste d’attente de greffe pulmonaire entre 2018 et 2023, une incidence cumulée de greffe à un an, hors temps passé en contre-indication temporaire, de 83%, pour une probabilité de décès ou de sortie de liste pour aggravation à un an de 6%.
- Une diminution des greffes faites avec des poumons réhabilités sur machine de perfusion (- 27%) et de la part des greffes réalisées avec des greffons réhabilités sur machine de perfusion (13% en 2023).
- Une baisse par rapport à 2022 de la proportion des candidats pour lesquels une demande de super-urgence pulmonaire a été faite (12% versus 16%), et du nombre de greffes pulmonaires réalisées dans le cadre d’une super-urgence (17% vs 24%).
- Une survie du receveur 1 an après une greffe pulmonaire actuellement de 83%.
Liste d’attente




Devenir des malades en liste d’attente




(à partir de la date de l'inscription active avec exclusion des malades sortis de liste ou décédés en attente avant d'avoir eu une inscription active - l'exclusion du temps d’inactivité n'est pas réalisée pour le calcul de l'incidence globale)

(Exclusion du temps passé en liste inactive et des malades sortis de liste ou décédés en attente avant d'avoir eu une inscription active)










En 2023,
- Quatre greffons pulmonaires prélevés en France ont été greffés à l’étranger (dont aucun greffon pédiatrique).
- Aucun greffon pulmonaire greffé en France n’a été prélevé à l’étranger.















Malgré l’amélioration de l’exhaustivité des données de suivi des patients greffés cardio-pulmonaires, il n’est pas possible d’obtenir le nombre de patients porteurs d’un greffon fonctionnel par simple interrogation de Cristal. En effet, au 31 décembre 2023, 12,2% des malades greffés cardio-pulmonaires entre 2004 et 2022 restaient sans nouvelles depuis plus d’un an. Ainsi, l’estimation de ce nombre a été effectuée en deux étapes basées sur l’ancienneté des données de suivi du patient.
Dans un premier temps, nous avons dénombré les porteurs d’un greffon fonctionnel dans Cristal (patients déclarés vivants sans arrêt de fonction du greffon) dont les dernières nouvelles dataient de moins de 18 mois (suivi annuel obligatoire dans Cristal). Pour les patients qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon et dont les dernières nouvelles dataient de plus de 18 mois, le nombre de porteurs d’un greffon fonctionnel a été estimé en leur appliquant les taux de survie du greffon estimés sur la population globale.
Le nombre total de porteurs d’un greffon fonctionnel correspond à la somme de ces deux valeurs. Le chiffre ainsi estimé est encadré par deux bornes :
- la borne inférieure correspond à l’hypothèse la plus pessimiste, selon laquelle les malades non suivis sont considérés comme en arrêt fonctionnel de greffon.
Cela signifie que seuls les greffés qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon au 31 décembre de l’année et dont les données de suivi dataient de moins de 18 mois étaient porteurs d’un greffon fonctionnel à cette date ;
- la borne supérieure correspond à l’hypothèse la plus optimiste, selon laquelle les malades non suivis sont considérés comme porteurs d’un greffon fonctionnel.
En d’autres termes, tous les greffés qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon au 31 décembre de l’année, quelle que soit l’ancienneté des données de suivi, étaient vivants et porteurs d’un greffon fonctionnel à cette date.
Le nombre de malades porteurs d’un greffon fonctionnel est un indicateur important de la charge de travail des équipes médico-chirurgicales de greffe qui doivent assumer le suivi d’une cohorte chaque année grandissante de malades sous traitement immunosuppresseur. Le nombre estimé de porteurs de greffon cœur-poumons fonctionnel en France est de 144 au 31 décembre 2023.
Malgré l’amélioration de l’exhaustivité des données de suivi des patients greffés pulmonaires, il n’est pas possible d’obtenir le nombre de patients porteurs d’un greffon fonctionnel par simple interrogation de Cristal. En effet, au 31 décembre 2023, 15,8% des malades greffés pulmonaires entre 2004 et 2022 restaient sans nouvelles depuis plus d’un an. Ainsi, l’estimation de ce nombre a été effectuée en deux étapes basées sur l’ancienneté des données de suivi du patient.
Dans un premier temps, nous avons dénombré les porteurs d’un greffon fonctionnel dans Cristal (patients déclarés vivants sans arrêt de fonction du greffon) dont les dernières nouvelles dataient de moins de 18 mois (suivi annuel obligatoire dans Cristal). Pour les patients qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon et pour lesquels il n’y avait pas de mise à jour depuis plus de 18 mois, le nombre de porteurs d’un greffon fonctionnel a été estimé en leur appliquant les taux de survie du greffon estimés sur la population globale.
Le nombre total de porteurs d’un greffon fonctionnel correspond à la somme de ces deux valeurs. Le chiffre ainsi estimé est encadré par deux bornes :
- la borne inférieure correspond à l’hypothèse la plus pessimiste, selon laquelle les malades non suivis sont considérés comme en arrêt fonctionnel de greffon.
Cela signifie que seuls les greffés qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon au 31 décembre de l’année et dont les données de suivi dataient de moins de 18 mois étaient porteurs d’un greffon fonctionnel à cette date ;
- la borne supérieure correspond à l’hypothèse la plus optimiste, selon laquelle les malades non suivis sont considérés comme porteurs d’un greffon fonctionnel.
En d’autres termes, tous les greffés qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon au 31 décembre de l’année, quelle que soit l’ancienneté des données de suivi, étaient vivants et porteurs d’un greffon fonctionnel à cette date.
Le nombre de malades porteurs d’un greffon fonctionnel est un indicateur important de la charge de travail des équipes médico-chirurgicales de greffe qui doivent assumer le suivi d’une cohorte chaque année grandissante de malades sous traitement immunosuppresseur. Le nombre estimé de porteurs de greffon pulmonaire fonctionnel en France est de 2 965 au 31 décembre 2023.

Évaluation de la survie post greffe pulmonaire par équipe
La méthode de l’évaluation est détaillée dans le chapitre Organes.
Les résultats 1 an après la greffe
Les facteurs de risque d’échec de greffe dans l’année qui suit la greffe, utilisés pour ajuster sur la gravité des receveurs sont : l’âge, l’indication de greffe, le diabète (Bilan d’inscription), le débit de filtration glomérulaire à la greffe (< 60 ml/min/1,73m²). Le facteur de risque lié au donneur est l’âge et le facteur lié à la greffe est la durée d’ischémie froide.
Les greffes exclues de l’analyse sont les greffes réalisées à partir de donneurs décédés après arrêt cardiaque Maastricht III et les greffes réalisées à partir de donneurs prélevés à l’étranger.
Le taux d’échec ajusté d’une équipe est considéré comme significativement différent de la moyenne nationale s’il se trouve en dehors de l’intervalle de confiance à 99%. Les équipes peuvent être identifiées par les informations présentées dans le tableau ci-dessous.
Cette année, une équipe a un taux d’échec à 1 an de greffe significativement inférieur à la moyenne nationale et une équipe a un taux d’échec à 1 an significativement supérieur à la moyenne nationale.
Les équipes non représentées sur le graphe sont celles qui ont réalisé moins de 10 greffes ou présentent plus de 10% de perdus de vue.
Les résultats 3 ans après la greffe
Les facteurs de risque d’échec 3 ans après la greffe, utilisés pour ajuster sur la gravité des receveurs sont : l’âge à la greffe, l’indice de masse corporelle, l’indication de greffe, le volume expiratoire maximum par seconde (juste avant la greffe) et la durée d’attente sur la liste. Le facteur lié à la greffe est la mise sous machine de perfusion et les caractéristiques du donneur n’ont pas été utilisées.
Le taux d’échec ajusté d’une équipe est considéré comme significativement différent de la moyenne nationale s’il se trouve en dehors de l’intervalle de confiance à 99%. Les équipes peuvent être identifiées par les informations présentées dans le tableau ci-dessous.
Cette année, une équipe a un taux d’échec à 3 ans de greffe significativement inférieur à la moyenne nationale. Une équipe a un taux d’échec à 3 ans de greffe significativement supérieur à la moyenne nationale.
Les équipes non représentées sur le graphe sont celles qui ont réalisé moins de 10 greffes ou présentent plus de 10% de perdus de vue.


