Prélèvement, conservation et greffe de tissus Activité de prélèvement, de greffe de cornée et d’inscription en attente de greffe

La cornée est le tissu provenant de donneurs décédés le plus greffé. 96 % des donneurs de tissus sont prélevés de cornées. C’est le seul tissu pour lequel on dispose d’une base de données des patients inscrits sur liste d’attente. Chaque patient candidat à la greffe est enregistré par l’équipe d’ophtalmologie qui le suit dans la base de données informatique GLAC, gérée par l’Agence de la biomédecine. Ce dispositif couplé aux données du prélèvement enregistrées sur la base de données informatique CRISTAL et à celles des banques de tissus, transmises dans un Rapport Annuel d’activité adressé à l’Agence de la biomédecine offre une vision assez précise de l’ensemble de l’activité.

L’année 2023 affiche des chiffres d’activité record et semble s’être enfin affranchie des effets de la crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-19

L’activité, avec 13334 cornées prélevées à partir de 6687 donneurs décédés, a progressé de 5,6 % comparée à 2019 et de 12,2 % comparée à 2022, ce qui représente 728 donneurs supplémentaires par rapport à l’année précédente.

Seize banques de tissus mettent en œuvre les procédés autorisés par l’ANSM. Une cornée prélevée sur 3 présente une qualité tissulaire non conforme.

Au global, le taux d’élimination des cornées non qualifiées pour la greffe en 2023 est de 49,5 %, pourcentage stable depuis 2 ans.

Les banques déclarent 6512 cornées distribuées auprès des équipes de greffe. Cette activité a progressé de 5,8 % comparée à 2019 et de 10,3 % comparée à 2022, ce qui représente 606 cornées supplémentaires par rapport à l’année précédente.

147 équipes d’ophtalmologie sont enregistrées dans GLAC et 118 sont actives.  Elles déclarent 5483 actes de greffes au bénéfice de 5140 receveurs. Les banques quant à elles déclarent 6512 greffes pour 6084 receveurs.

Les dystrophies endothéliales représentent la principale indication de greffe de cornée : 40 % des greffes sont des décompensations endothéliales primitives ; 23 % secondaires ; les kératocônes représentent 9 % des greffes, les regreffes suite à un échec de greffe 13 %, et les séquelles de kératite représentent 6 % des patients inscrits sur liste. 

Le pourcentage d’inscrits et greffés la même année au niveau national diminue et passe à 52,5%. La franche augmentation des taux de prélèvement et de greffe pmh ne permet pas de faire face à l’envolée des taux de nouveaux inscrits sur liste d’attente.

Le nombre de candidats à la greffe de cornée en 2023 est de 11 529 patients, 1324 ont été sortis de liste. 5140 patients, soit 44,6 % des candidats, ont été déclarés greffés dans GLAC. 

L’écart entre les besoins et la disponibilité de greffons cornéens se creuse. 

En 2023, 203 établissements réalisent des prélèvements de cornées.

Parmi les prélèvements de tissus sur donneur décédé, la cornée est le tissu le plus largement représenté : sur un total de 6 957 donneurs décédés prélevés de tissus en 2023, 6687 (96 %) ont été des donneurs de cornées. 
On recense à partir de CRISTAL 13 334 cornées prélevées (Tableau Co1), ce qui signe une amélioration des prélèvements de 12,3 % par rapport à l’an dernier.

Deux sources de données au prélèvement peuvent être confrontées : les établissement préleveurs enregistrent donc 13 334 cornées prélevées dans CRISTAL, tandis que les banques déclarent dans leur rapport annuel 13 296 cornées réceptionnées, ce delta de 38 cornées d’écart, soit 0,3 %, peut être considéré comme non significatif.

6687 personnes décédées ont fait don de cornées en 2023, soit 728 de plus que l’an dernier. On peut ramener le nombre de donneurs à une moyenne mensuelle d’environ 550 prélèvements de cornées. Comparée à 2022, l’activité de prélèvement a progressé de 12,2 % ; comparée à 2019 elle augmente de 5,6 %. 

Parmi les différents types de donneurs de cornées, 5 811 (+658 comparé à l’an dernier) sont des donneurs cœur arrêté tissus (CAT), 691 (+58) sont des sujets en état de mort encéphalique (SME), 182 (+9) sont des donneurs décédés après arrêt circulatoire Maastricht III (DDAC MIII) (Tableau T2 du rapport médical et scientifique tissus). Ils représentent respectivement 87 %, 10 % et 3 % des cornées prélevées.

Le type de donneurs influe sur le devenir de la cornée. Les cornées provenant de donneurs d’organe EME et M3 (donneurs d’organes et de tissus DOT Tableau Co2) dont la prise en charge est plus complète et rapide offrent des taux de validation supérieurs aux cornées provenant de donneurs de tissus seuls (DTS) prélevés jusqu’à 24 h après le décès. Ainsi 30 % des cornées prélevées sur DOT ne peuvent être validées pour greffe comparé à 52 % pour les cornées prélevées sur DTS. Ces données doivent encourager toute action au prélèvement qui viserait à améliorer la phase de sélection des donneurs et notamment :

  • raccourcir les délais entre l’arrêt circulatoire et le prélèvement des échantillons sanguins pour diminuer les risques de résultats de sérologies ininterprétables ; 
  • améliorer les conditions environnementales et de conservation des corps dans l’attente du prélèvement pour diminuer tout risque de contamination et de dégradation de la qualité du tissu.
Tableau TCo1. Evolution du prélèvement de cornée
Tableau Tco2. Volume d’activité de conservation de cornées en 2023

La cornée à visée optique est un tissu qui se conserve en France en organoculture (en milieu liquide placé à 31°C) pour une durée moyenne d’une trentaine de jours selon les procédés autorisés. De plus rares procédés de conservation à -80°C existent également. Ils sont réservés à la conservation de cornées dite « bouchon à visée architectonique » pour les cas d’urgence et de perforation avérée ou imminente. Les interventions de greffe sont très majoritairement programmées aux périodes ouvrées et soumises à une variation d’activité en fonction des périodes d’activité et de congés de l’année ce qui explique qu’à certaines périodes, des cornées en excédent peuvent être exportées (Tableaux Co2 et Co3). 

En 2023, les banques ont réceptionné 13296 cornées des établissements préleveurs et en ont distribué 6512 aux équipes de greffe en France et 142 à l’étranger. 

Tableau Tco3- Evolution de l'activité cornée depuis 2018

16 banques de tissus sur les 30 banques du territoire national sont autorisées à préparer, conserver et distribuer des cornées. Certaines banques sont dédiées à l’activité cornées et d’autres sont multi-tissus, leurs volumes d’activité sont très différents. On enregistre plus de 60 procédés différents autorisés par l’ANSM pour la préparation des cornées en fonction des milieux utilisés, des caractéristiques des greffons, des indications et techniques de greffe et des modalités de conservation.
L’année 2021 a été marquée par le refus d’obtention du marquage CE et du statut de dispositif médical associé opposé aux fournisseurs historiques de milieux d’organoculture. L’année 2023 a vu le début d’utilisation d’un nouveau milieu d’organoculture. L’agence suit de près les résultats associés à la validation et a monté un suivi précis sur le sujet qui fera l’objet du rapport d’activité 2024.

Les entrées de cornées représentent les tissus réceptionnés par les banques, issues du prélèvement pour préparation ou reçues dans le cadre d’échanges interbanques pour pallier un besoin qu’elles ne pourraient satisfaire par leur propre stock. Les sorties représentent les distributions des cornées validées aux équipes de greffe, ou cédées dans le cadre d’échanges interbanques à d’autres banques de tissus qui en auraient besoin (tableau Co4). Quatre banques ont des activités de cession de cornées à l’étranger (voir « exportation » tableau Co4 bis).

Tableau co4. Répartition des activités* des banques selon le type de tissus et leur statut
Tableau Co4 bis. Répartition des activités des banques pour les cornées en 2023 import / export
Tableau Tco5 - Distribution, importation, élimination et échange de cornée depuis 2018

En 2023, à l’issue des contrôles en banques, 6619 cornées ont été éliminées en raison de non-conformité pour l’usage thérapeutique ou de péremption. Le taux d’élimination des cornées est de 49,5 % en 2023. L’élimination résulte de l’étape de validation des cornées post prélèvement, les banques devant écarter tout tissu qui ne satisfait pas aux exigences réglementaires et médicales de qualité et de sécurité sanitaire. 
Les causes d’élimination sont ainsi réparties: (Tableau Co6)

  • 0,8 % (n=104) des cornées prélevées écartées en raison de contre-indications médicales révélées après le prélèvement ;
  • 8,0 % (n=1 071) en raison d’examens de recherche des marqueurs d’infection virologiques et syphilitiques non conformes ; plus spécifiquement ce taux est rapporté quasiment à zéro pour les cornées prélevées sur donneur d’organe chez lequel les résultats de qualification virologique et syphilitique sont obtenus avant le prélèvement. ;
  • 6,1% (n=813) des cornées prélevées seront éliminées pour cause de contaminations bactériologiques ou fongiques du milieu de prélèvement apparaissant en cours de processus.

Les cornées qui n’ont pas été écartées du processus pour les causes précédentes restent à évaluer au microscope pour déterminer leur densité cellulaire endothéliale, facteur de la qualité de la transparence de la cornée. Au total 32,2 % (n=4302) des cornées prélevées présenteront une mauvaise qualité tissulaire les rendant impropres à la greffe (nombre de cellules endothéliales insuffisant, défaut de transparence, nombre de cellules mortes trop important, mauvaise découpe). 
Enfin, malgré les efforts collectifs, certaines cornées validées ne peuvent être greffées dans le délai de conservation imparti (30 jours environ) : 1,5 % des cornées prélevées ont été ainsi périmées (n=194) (Tableau Co6).
 

Tableau Co6. Répartition des causes d’élimination de cornées en 2023

On dispose grâce au rapport d’activité des banques et aux données des équipes d’ophtalmologie dans GLAC de deux sources d’informations. 

D’une part, les banques de cornées rapportent annuellement un nombre de greffons envoyés aux équipes de greffes (cornées distribuées n=6512) et un nombre de receveurs (n=6084) qu’elles enregistrent lorsqu’elles reçoivent les fiches de greffe pour les obligations de traçabilité qui leur incombent. D’autre part, les équipes d’ophtalmologie enregistrent leurs patients receveurs dans GLAC (nNEfG = 5140 en 2023) ainsi que le nombre d’actes de greffes qu’elles réalisent (nNATT=5 483 ; 1 patient peut recevoir plusieurs greffes dans une année) (Tableau Co7).

L’écart mesuré entre les deux sources de données est plus préoccupant : 
En nombre de greffons : l’écart est de 1029 entre le nombre de cornées distribuées déclarées par les banques et le nombre de greffes déclarées par les équipes de greffe en ophtalmologie. 
En nombre de receveurs : l’écart est de 944 entre le nombre de receveurs déclarés par les banques et le nombre de receveurs déclarés dans GLAC (nEFG), Cet écart peut être réduit à 667 si l’on exclut le nombre de cornées exportées (n = 142) greffées à l’étranger et non éligibles à la déclaration dans GLAC d’une part, et si l’on considère les cornées éliminées pour les causes « autres » n = 135 qui correspondent le plus souvent aux cornées distribuées pour greffe avec erreur de découpe d’autre part. Il reste préoccupant de constater un défaut de traçabilité de déclarations de greffe pour près de 667 cornées. 

Tableau Co7. Evolution de la liste d'attente et devenir des candidats à la greffe de cornée

En 2023, le nombre de nouveaux patients inscrits en liste d’attente de greffe de cornée augmente encore comparé aux années précédents et passe à 7233 (+646, comparé à l’an dernier) (Tableau Co7). Le nombre de patients restant en attente un jour donné continue à croître ; il montre la difficulté à équilibrer les besoins. 4 722 patients (+426) étaient en attente de greffe au 1er janvier 2024. A noter : chaque année 10 à 12 % des candidats à la greffe de l’année (en attente au 1er janvier N + nouveaux inscrits de l’année N) sont sortis de liste (Tableau Co7), ils étaient 1 324 (+155) en 2023

Figure Co1. Evolution de l’activité cornées dans les banques de tissus de 2014 à 2023
Figure Co2. Devenir des malades (estimé par l'état de la liste d'attente au 03 mars 2024) selon leur année d'inscription depuis 2014

La figure Co2 illustre la situation des patients selon leur année d’inscription et leur devenir sur liste observé l’année en cours. A l’issue d’un délai de 2 ans après l’inscription sur liste, en l’absence de greffe déclarée, la désinscription est systématique, le patient et l’équipe de greffe en ayant été informés préalablement.

Tableau Co8. Délai entre l'inscription et la greffe de cornée pour les patients greffés en 2023

Le Tableau Co8 évalue plus précisément le délai entre l’inscription sur liste et la greffe de cornée.
28,9 % (+1,4 comparé à l’an dernier) des patients greffés en 2023 l’ont été dans le mois suivant leur inscription (soit 1 584 patients) ; 49,3% (+3,7%) dans les 2 mois (2702 patients) et 84,8% (+2 %) le sont dans les 8 mois suivant l’inscription (soit 4 647). 

Tableau Tco9. Evolution des indicateurs de greffe de cornées par million d'habitants - France

Exprimés en chiffres d’activité par million d’habitants, les indicateurs témoignent de la place de l’activité dans la population. En 2023, le prélèvement en France est de loin à meilleur niveau avec 197,9 cornées prélevées par million d’habitants (Tableau Co9). 

Le taux de greffe (nb de greffes/nb de nouveaux inscrits la même année) traduit l’accès à la greffe de la population en France. Il avoisine 60 % entre 2015 et 2019, il ne cesse de diminuer et atteint 52,5% en 2023. C’est le taux de nouveaux inscrits et de patients en attente, traduisant les besoins, respectivement de 107,4 pmh et 70,1 pmh qui recueillent toutes les préoccupations face aux besoins croissants non couverts (Tableau Co9).

De nombreuses cornées prélevées ne peuvent être qualifiées pour la greffe en raison de non-conformités survenant lors des différentes étapes du prélèvement et de la conservation. Des disparités régionales subsistent en termes de besoins et d’accès à la greffe. Les besoins augmentent et l’activité reste en flux tendu. A certaines périodes de l’année, les excédents conduisent à des exportations et/ou des péremptions. Ainsi, même dans les régions où prélèvement, greffe et inscription s’équilibrent au long de l’année, les périodes de pénurie et d’excédent ne font pas exception. La crise sanitaire a aggravé un contexte déjà fragile où l’adaptation de l’offre aux besoins n’a pas pu être satisfaite. Une stratégie harmonisée d’attribution des greffons à l’échelon national devient nécessaire.

L’évolution des indications de greffe en 5 ans est représentée dans le Tableau Co10 en nombre absolu (N) et en proportion de nouveaux inscrits (%).
Ce sont les greffes de cornées dans les cas de décompensation endothéliale primitive et principalement dans l’indication de dystrophie de Fuchs qui portent toute l’augmentation des besoins en greffe de cornées en France. Elles représentent 40 % des greffes et concernent 2909 (+421, comparé à l’an dernier) patients en 2023. Il y a 6 ans elle représentait à peine un quart des inscrits et désormais bien plus d’un tiers.
Avec les décompensations endothéliales secondaires (23 % des indications posées à l’inscription en 2023 pour 1668 patients candidats (+91, comparé à l’an dernier), elles appuient le besoin en greffons cornéens de belle à très belle qualité endothéliale.

Les inscriptions de patients atteints de kératocône nécessitant une prise en charge thérapeutique par greffe représente 17,8 % des nouveaux inscrits de 2023 soient 636 patients (+96, comparé à l’an dernier).

Les patients réinscrits suite à un échec de greffe antérieure représentent une part stable à 13 % de l’activité soit 908 patients en 2023 (-18, comparé à l’an dernier). 

Tableau Co10. Evolution des indications de greffe de cornées

70 % des greffes de cornées en 2023 ont réalisées dans des établissements de santé publics (55 % CHU n=2477, 15 % CH n=654) et 30 % (n=1334) dans des établissements privés, cette proportion reste stable au cours du temps (Tableau Co11). 

Tableau Co11. Evolution du nombre de cornées greffées selon le type d'établissement de santé

En 2023, 147 (+5, comparé à l’an dernier) équipes d’ophtalmologie sont enregistrées dans GLAC (Tableau Co12). 29 ne déclarent aucune greffe de cornées bien que 560 (-293, comparé à l’an dernier) patients restent inscrits en attente auprès d’elles. 

La règle de fermeture d’une équipe en cas d’inactivité sur GLAC en matière d’inscription de patients et de déclaration de greffe pendant 2 ans consécutifs a conduit depuis 2016 à la fermeture des accès à GLAC de 125 équipes.

Comme toute greffe, la greffe de cornée suppose de disposer d’une expérience suffisante. A cet égard, il faut noter que les équipes de greffes telles qu’elles sont enregistrées dans GLAC (Tableau Co12) correspondent à des sites de greffe et non à des personnes. On regroupe les équipes par nombre de greffes déclarées, on note qu’au global les équipes déclarant moins de 25 greffes par an totalisent plus de patients en attente que de greffes déclarées, sans présager des situations individuelles.

  • 31 équipes déclarent 1 à 5 greffes de cornées sur l’année, ce qui est peu pour maîtriser correctement l’activité. Elles sont à l’origine de 71 greffes en 2023 mais 928 patients restent inscrits sur leur liste au 06 mars 2024. On suppose une probable sous déclaration des greffes de la part de certaines équipes auprès desquelles de nombreux patients sont inscrits en liste d’attente venant fausser les résultats nationaux.
  • 23 équipes déclarent 6 à 12 greffes, ce qui correspond en moyenne à moins d’une greffe par mois. Elles ont déclaré 212 greffes en 2023 et 406 patients sont en attente sur leur liste. 
  • 14 équipes déclarent 13 à 24 greffes en 2022, soit moins de 2 greffes chacune par mois ; elles ont réalisé 235 greffes dans l’année et 313 patients restent en attente sur leur liste.
  • 21 équipes déclarent 25 à 50 greffes, soit 1 greffe toutes les semaines ou toutes les deux semaines ; elles ont réalisé 762 greffes dans l’année et 371 patients restent inscrits sur leur liste. 
  • 12 équipes déclarent 51 à 99 greffes, soit 1 à 2 par semaine ; elles ont réalisé 886 greffes dans l’année et 637 patients restent inscrits sur leur liste.
  • 12 équipes déclarent entre 100 et 199 greffes ; elles ont réalisé 1712 greffes dans l’année et 873 patients restent inscrits sur leur liste.
  • 5 équipes déclarent respectivement 252, 275, 313, 339 et 426 greffes ; elles ont réalisé 1605 greffes dans l’année et 1265 patients restent inscrits sur leur liste.

En 2023, l’Agence poursuit le travail mené avec le groupe de travail ophtalmologie pour avoir une meilleure visibilité de l’activité, affiner les indications de greffe et préciser les règles d’attribution des greffons. 
 

Tableau Co12. Bilan d'activité des équipes de greffes de cornées

Origine des données

Les données sur l’activité de prélèvement de cornée proviennent du système d’information CRISTAL dans lequel les équipes de coordination des établissements préleveurs déclarent les prélèvements de cornées effectués. 

Les données relatives aux inscriptions sur liste d’attente de greffe de cornée et aux cornées greffées proviennent du système d’information GLAC dans lequel les équipes d’ophtalmologie inscrivent leurs malades en attente de greffe de cornée et déclarent l’évolution du statut de leurs malades en fonction des dates de survenue d’évènement (greffe, sortie de liste). 

Les données sont présentées selon 26 divisions administratives et regroupées en région depuis 2016 telles que figurées sur la carte ci-dessous (Mayotte étant exclue des analyses). 

Figure Co9. Les nouvelles régions en 2016

 

Méthodologie de discrétisation des cartes

La discrétisation est l’opération qui permet de découper en classes (en fonction du traitement voulu) une série de données quantitatives dans le but de simplifier l’information statistique, de regrouper les objets géographiques et de créer des classes distinctes et homogènes. La méthode de discrétisation choisie est la méthode des quartiles. Elle privilégie la position géographique des individus dans la distribution mais implique la perte de l’information sur sa forme statistique. Elle est utilisable pour toutes les formes de distribution et permet une comparaison relative basée sur la position de chaque unité géographique dans la distribution statistique : l’individu se situe au rang j dans une thématique, au rang i dans une autre. En outre, elle est utile pour la comparaison des positions géographiques. Le but de cette synthèse étant d’avoir un aperçu relatif sur des thématiques différentes : quelles sont les régions ayant les chiffres les plus élevés en termes de taux d’opposition au prélèvement ? Y-a-t-il une correspondance avec les régions ayant les chiffres les plus faibles en termes de prélèvement de rein ? En contrepartie, l’information statistique contenue dans chaque série de données est reléguée au second plan.

Les quartiles divisent une série statistique en 4 parties d’effectifs égaux (25 % des valeurs sont inférieures ou égales à Q1, 25 % comprises entre Q1 et Q2, 25 % comprises entre Q2 et Q3, 25 % supérieures à Q3). Dans le cas des régions, cela signifie que chaque classe regroupera 6 régions. Toutefois, deux cas spécifiques sont susceptibles de modifier quelque peu l’utilisation des quartiles :

  • lorsque deux régions possèdent la même valeur et sont une borne de classe.
  • quand de part et d’autre de chaque borne de classe se trouvent des régions aux valeurs très proches (de l’ordre du centième).

Dans ces deux cas, on regroupera les individus concernés dans la même classe. 

Activités de prélèvement et de greffe de cornée

Les données de prélèvement et d’inscription des malades sur liste d’attente sont considérées comme exhaustives car obligatoires. La loi prévoit en effet que, d’une part, chaque prélèvement sur donneur décédé soit enregistré dans le système d’information CRISTAL, d’autre part, que chaque patient en attente de greffe de cornée soit inscrit en liste d’attente GLAC pour que l’équipe de greffe puisse obtenir un greffon cornéen auprès d’une banque de tissus. 

Ces deux systèmes d’information sont gérés par l’Agence de la biomédecine.

La mise à jour du statut des malades inscrits dépend des équipes, responsables de déclarer les greffes réalisées ou de sortir de liste un patient le cas échéant. 

Une mise à jour complémentaire de GLAC est effectuée par les équipes dans le cadre de la demande annuelle d’actualisation d’état de la liste d’attente. Enfin une mise à jour automatique est effectuée d’une part pour les patients qui n’auraient pas été greffés à l’issue d’une période de 2 ans et qui sont alors sortis de liste, d’autre part par la sortie des équipes n’ayant déclaré aucune activité d’inscription et de greffe 2 années consécutives. 

Pour les cartes, la notion de « sans inscrit » ou « sans greffé » est hachurée indiquant qu’aucun résident de la région n’a été inscrit en liste d’attente de l’organe ou du tissu considéré ou greffé.
L’accent a été mis sur le lieu de résidence du malade au moment de l’inscription pour les inscrits et au moment de la greffe pour les greffés afin de mieux mesurer les besoins réels d’une région. La déclinaison des indicateurs selon la région de domicile nous a conduits à ne pas prendre en compte dans ce cas les candidats domiciliés à l’étranger. 

Les taux rapportés à l’ensemble de la population selon l’échelon géographique sont calculés à partir de l’estimation provenant du recensement national de l’INSEE.

Compte tenu du contexte spécifique de la greffe de cornée qui diffère de la greffe d’organe par la nature des interventions (urgente ou programmée), compte-tenu du risque de sous-déclaration des greffes par les équipes d’ophtalmologie (considérant que les chiffres ne sont pas corrélés avec ceux des banques de tissus), compte-tenu de l’hétérogénéité des pratiques pour l’inscription d’un patient en liste d’attente, la médiane de durée d’attente n’est pas analysée ici. 

Pour rappel, il est recommandé d’inscrire les patients sur liste lors de la pose de l’indication de greffe et au plus tard idéalement 2 mois avant la date prévisionnelle de greffe, les greffes doivent être déclarées dans la semaine qui suit la réalisation de l’acte.

Le dynamisme de la liste d’attente est apprécié par le pourcentage de malades inscrits et greffés la même année. Il est aussi exprimé dans le présent rapport, pour l’activité cornée, en nombre et pourcentage de patients greffés dans l’année en cours en fonction du nombre de mois d’attente après la date d’inscription.
Les indicateurs de la greffe de cornées en France s’expriment en :

  • nombre de patients inscrits en attente de greffe par million d’habitants (pmh), en fonction de leur région de domicile.
  • nombre de cornées prélevées et greffées par million d’habitants (pmh), 
  • en pourcentage de patients inscrits et greffés dans l’année.

Le tableau Co14 compare leur évolution sur 7 ans, de 2018 à 2023.

L’activité s’est développée de façon hétérogène sur le territoire et les différences structurelles entre les régions persistent. Le mode d’organisation prévu en 1999 prévoit que chaque banque de tissus pourvoit aux besoins des greffeurs qui lui sont affiliés au niveau local, développant l’activité de prélèvement en miroir de ses besoins, gérant les périodes d’excédent et de pénurie au travers du réseau d’échange inter-banques. 

Ce rapport d’activité régionale montre les limites de ce modèle d’organisation. 

L’accessibilité à la greffe pour une population régionale donnée doit tenir compte du nombre et du dynamisme des acteurs impliqués du prélèvement à la greffe et des moyens qui y sont dévolus.

La présente analyse de l’activité régionale rapportée par million d’habitants est mise en parallèle des données d’activité de la région en nombre d’établissements préleveurs, de banques de cornées, d’établissements greffeurs et en nombre de cornées prélevées et nombre de cornées greffées.

Il s’agit d’une analyse descriptive visant à dresser l’état des lieux annuel de l’activité cornée région par région. 
Pour dégager des axes de progrès, la lecture comparative des régions à l’aide du tableau Co13 et de la Figure Co8 qui en est issue est un outil intéressant. 
Les figures Co3Co4Co5Co6 reprennent de façon visuelle les chiffres du Tableau Co13. Les figures Co3 et Co4 sont les plus fidèles à la réalité, les chiffres pour les composer étant les plus fiables.

Analyse des indicateurs

Résumé

En 2023, la hausse des indicateurs d’activité observée l’an dernier se confirme : 

  • nombre de cornées prélevées 197,1pmh comparé à 173,7 pmh l’an dernier;
  • nombre de cornées greffées 81,4 pmh comparé à 75,2 pmh; 
  • nombre de patients inscrits 107,4 pmh comparé à 96,7 pmh; 

Pourtant le pourcentage de patients inscrits et greffés dans l’année est passé à 52,5 % comparé à 50,2 l’an dernier. Il a légèrement remonté comparé à l’an dernier mais les besoins sont toujours croissants depuis plusieurs années. Les régions qui affichent la meilleure accessibilité à la greffe sont celles pour lesquelles l’écart entre le taux de nouveaux inscrits et le taux de greffe est le plus faible.
Les inscriptions de patients sur liste d’attente, demande exprimée de cornées, traduisent les besoins de la population de 107,4 pmh au niveau national et révèlent des disparités régionales allant de 144 nouveaux inscrits pmh à 46 nouveaux inscrits pmh. Les besoins les plus forts s’expriment au sud de la France et en Ile de France (Figure Co4). Les quatre régions affichant le plus fort nombre d’inscrits pmh sont en 2023 le Languedoc Roussillon, Midi Pyrénées, Ile de France et PACA ; les régions affichant le plus faible nombre d’inscrits pmh sont : la Guyane, Corse, Limousin et Nord Pas de calais.
Les taux de prélèvement, ou capacité à répondre à la demande, affichent de fortes disparités d’une région à l’autre autour de la moyenne nationale à 197,1 cornées prélevées pmh. Les régions qui affichent le nombre de cornées prélevées pmh le plus élevé restent la Basse-Normandie, Bourgogne, Franche-Comté et Champagne-Ardennes. Hormis la Corse et les DROM, les régions métropolitaines avec le nombre de cornées prélevées pmh le plus faible sont l’Alsace, la Picardie, le Centre, Poitou Charente et la Bretagne.
Les taux de greffe, ou réponse donnée aux besoins, sur la base des greffes déclarées dans GLAC révèlent les régions phares en nombre de cornées greffées pmh : le Languedoc-Roussillon, la Lorraine, l’Ile-De- France. Les régions où l’on greffe le moins hors DROM et Corse sont le Centre, le Poitou-Charentes, et la région Rhône-Alpes
Finalement, le pourcentage de patients inscrits et greffés la même année peut être assimilé à l’efficacité de la réponse à la demande. Il traduit l’accessibilité à la greffe ; les régions avec le pourcentage le plus élevé sont : l’Alsace, la Haute Normandie et la Basse Normandie et les Pays de le Loire. Les régions où les patients ont la plus longue attente sont la Franche-Comté, Auvergne et Poitou-Charentes.  

Les indicateurs sont à lire en fonction du dynamisme des régions et de l’attractivité qu’elles exercent. Le nombre d’équipes de greffe de cornée, le nombre d’hôpitaux préleveurs et les conditions de travail de la banque de tissus de rattachement peuvent être très différents d’une région à l’autre. La stratégie d’inscription et de déclaration des greffes dans GLAC d’une équipe, peut modifier à elle seule le paysage de certaines régions. 

L’enjeu est double : harmoniser les stratégies d’inscription des patients en attente de greffe de cornée sur liste et atteindre l’exhaustivité des déclarations de greffe de cornées par toutes les équipes de greffe.

Les Hauts de France

20 établissements préleveurs ont été à l’origine de 534 cornées prélevées en 2023 ; la région héberge une banque de tissus située au CHU de Lille.

Nord Pas-de-Calais : L’accessibilité à la greffe pour les patients de la région est correcte (rang 11/26) qui s’explique surtout par les besoins et les greffes très en dessous de la moyenne nationale. Les activités de prélèvements se situent dans la moyenne nationale. ; 5 équipes de greffe sont enregistrées dans GLAC, ayant greffé au total 210 cornées au cours de l’année à l’issue de laquelle 141 patients domiciliés dans la région restent en attente de greffe au 06/03/2024. 

Picardie : L’accessibilité à la greffe est problématique (rang 21/26) qui s’explique par un faible nombre d’inscrits mais un nombre de greffés encore plus bas. 2 équipes de greffe dont 1 active a greffé 60 cornées au cours de l’année à l’issue de laquelle 71 patients restent en attente au 06/03/2024. 

La Normandie

14 établissements préleveurs ont été à l’origine de 524 cornées prélevées en 2023, la région héberge une banque de cornée au CHU de Rouen.

Basse-Normandie : L’accessibilité à la greffe est excellente (rang 4/26) qui s’explique surtout par un faible taux d’inscrits. On relève l’excellent niveau de cornées prélevées pmh; 3 équipes de greffe de cornées sont actives, l’activité repose sur une seule des deux qui déclarent 44 greffes au cours de l’année à l’issue de laquelle 37 patients restent en attente au 06/03/2024. 

Haute-Normandie : L’accessibilité à la greffe est excellente (rang 1/26), qui s’explique par une activité soutenue et bien maîtrisée d’inscription et de greffe, ce qui se justifie par l’implication d’une seule équipe de greffe dynamique dans la région. L’équipe de greffe déclare 339 greffes au cours de l’année à l’issue de laquelle 153 patients restent en attente. 

L’Ile-de-France 

45 établissements préleveurs ont été à l’origine de 1026 cornées prélevées en 2023 ; La région héberge 2 banques : 1 banque de cornées associative à Paris et 1 banque multi-tissus EFS à Créteil 

Ile-de-France :la situation des activités cornées s’améliore. L’accessibilité des patients de cette région à la greffe de cornées est au rang 18/26. Les activités de greffe sont pourtant bien soutenues (rang 6/26) avec un taux de cornées greffées à 98,1 pmh vs 81,4 en moyenne nationale, mais les besoins le sont plus encore (rang 4/26) avec un nombre de nouveaux inscrits à 122 pmh vs 107 en moyenne nationale. L’approvisionnement en cornées de cette région est, dans les faits, supporté par les échanges interbanques et l’envoi de cornées d’autres banques de tissus françaises. Il pourrait également être amélioré par une augmentation du prélèvement qui se situe à un niveau inférieur à la moyenne nationale en 2023 (rang 17/26) avec un nombre de cornées pmh de 166 pmh comparé au taux moyen de 197 pmh ; 27 équipes d’ophtalmologie sont enregistrées dans GLAC, 19 sont actives et ont déclaré des greffes en 2023, l’activité reposant principalement sur 11 d’entre elles. 1586 greffes de cornées sont déclarées au cours de l’année à l’issue de laquelle 1623 patients restent en attente. 

Le Grand Est

19 établissements préleveurs ont été à l’origine de 686 cornées prélevées en 2023 ; La région héberge 1 banque de tissus située au CHU de Nancy. 

En Champagne-Ardenne : L’accessibilité des patients de cette région à la greffe de cornées est excellente (rang 5/26) avec des taux d’inscription et de greffe maîtrisés par une seule équipe, et un taux de prélèvement pmh le meilleur de France. 2 équipes de greffe déclarent 90 greffes au cours de l’année à l’issue de laquelle 16 patients restent en attente. 

En Alsace : L’accessibilité à la greffe est excellente (rang 3/26), ce qui s’explique par un nombre d’inscrits et de greffes moyen. Ce qui pose problème dans cette région est le nombre de cornées prélevées pmh parmi les plus faibles de France. 6 équipes d’ophtalmologie sont enregistrées dans GLAC, 5 sont actives et déclarent des greffes, l’activité reposant en volume sur 4 équipes, déclarant 153 greffes au cours de l’année à l’issue de laquelle 64 patients restent en attente. 

En Lorraine : L’accessibilité à la greffe y est moyenne à bonne (rang 12/26) à l’image de tous les indicateurs de la région. 4 équipes de greffe actives déclarent 219 greffes de cornées, l’activité reposant réellement sur 3 d’entre elles. Au 06/03/2024,100 patients restent en attente.

Bourgogne Franche Comté

10 établissements préleveurs ont été à l’origine de 538 cornées prélevées en 2023 ; La région héberge 1 banque de tissus EFS située à Besançon. 

Bourgogne : L’accessibilité à la greffe de cornée y est moyenne (rang 13/26) malgré un très bon taux de prélèvement pmh et un bon taux de greffe pmh mais à cause d’un nombre d’inscrits pmh supérieur ; 2 équipes de greffe actives, l’activité reposant sur l’une d’entre elles déclarant 76 greffes au cours de l’années à l’issue de laquelle 26 patients restent en attente. 

Franche-Comté : L’accessibilité à la greffe y est médiocre (rang 24/26) malgré des taux de greffe au-dessus de la moyenne nationale et parmi les meilleurs en nombre de cornées greffés pmh (rang 3), l’accessibilité doit se lire en fonction de ses facteurs d’influence car elle se traduit à la fois par la stratégie d’inscription des patients et par les capacités de greffe par les équipes face au besoin. 1 équipe de greffe active déclare 105 greffes au cours de l’année à l’issue de laquelle 77 patients restent en attente. 

Centre Val de Loire

9 établissements préleveurs ont été à l’origine de 154 cornées prélevées en 2023 ; La région héberge 1 banque de tissus EFS située à Tours. 

Centre : Les indicateurs d’activité y sont globalement faibles, le taux d’accessibilité à la greffe les reflète bien (rang 20/26). 5 équipes de greffe sont enregistrées dans GLAC dont 2 sont actives et déclarent des greffes, l’activité reposant principalement sur une seule d’entre elles. Elles déclarent 35 greffes au cours de l’année à l’issue de laquelle 161 patients restent en attente. 

Pays de la Loire

8 établissements préleveurs ont été à l’origine de 422 cornées prélevées en 2023 ; La région héberge 1 banque de tissus située au CHU de Nantes. 

Pays de la Loire : L’accessibilité à la greffe de cornée est excellente (rang 2/26) soutenue par des indicateurs remarquables à tous niveaux. 7 équipes de greffe sont actives, dont 4 sur qui repose réellement l’activité, et déclarant 430 greffes au cours de l’année à l’issue de laquelle 126 patients restent en attente. 

Bretagne

12 établissements préleveurs ont été à l’origine de 475 cornées prélevées en 2023 ; La région héberge 1 banque de cornées EFS située à Brest. 

Bretagne : l’accessibilité à la greffe est correcte (rang 10/26) grâce au nombre de nouveaux inscrits pmh inférieur au nombre de cornées greffées pmh. L’activité de prélèvement est correcte. 7 équipes de greffe sont actives, dont 4 sur qui repose réellement l’activité, et déclarent 166 greffes au cours de l’année à l’issue de laquelle 133 patients restent en attente.

Nouvelle Aquitaine

19 établissements préleveurs ont été à l’origine de 502 cornées prélevées en 2023 ; La région héberge 1 banque de tissus EFS située à Bordeaux. 

Aquitaine : l’accessibilité à la greffe y est moyenne (rang 16/26) qui s’explique par un taux d’inscription très élevé et signe les besoins les plus importants de France. 10 équipes de greffe sont enregistrées dans GLAC dont 7 actives et déclarent des greffes – l’activité reposant principalement sur 6 d’entre elles. Elles déclarent 282 greffes au cours de l’année à l’issue de laquelle 257 patients restent en attente.

Limousin : L’accessibilité à la greffe figure au rang 7/26 bien que ce score soit un peu artificiel en raison des besoins particulièrement faibles de la région. 2 équipes de greffe sont enregistrées dans GLAC. Elles déclarent 68 greffes au cours de l’année à l’issue de laquelle 17 patients restent en attente. 

Poitou-Charentes : L’accessibilité à la greffe a chuté (rang 22/26). 2 équipes de greffe actives, déclarent 31 greffes au cours de l’année à l’issue de laquelle 125 patients restent en attente. 

Auvergne Rhône Alpes

26 établissements préleveurs ont été à l’origine de 780 cornées prélevées en 2023 ; la région héberge 2 banques de cornées, l’une située à Lyon aux HCL, l’autre à Saint Etienne à l’EFS Auvergne-Loire.

Auvergne : L’accessibilité à la greffe de cornée y est basse (rang 23/26) malgré une bonne activité de greffe mais à cause d’un nombre d’inscrits pmh supérieur. 3 équipes de greffe sont enregistrées dans GLAC dont 2 sont actives, l’activité reposant réellement sur une seule d’entre elles ; Elles déclarent 107 greffes au cours de l’année à l’issue de laquelle 116 patients restent en attente.

Rhône-Alpes : L’accessibilité à la greffe y reste moyenne (rang 19/26) et diminue, comparé aux années précédentes où elle était parmi les meilleures de France. Elle traduit toutefois un bon niveau d’activité tous indicateurs confondus ; 15 équipes de greffe sont enregistrées dans GLAC dont 9 sont actives et déclarent des greffes, l’activité reposant réellement sur 6 d’entre elles. Elles déclarent 332 greffes au cours de l’année à l’issue de laquelle 681 patients restent en attente. Une équipe sous déclare probablement son activité.   

L’Occitanie

22 établissements préleveurs ont été à l’origine de 640 cornées prélevées en 2023 ; La région héberge 2 banques de tissus hébergées au CHU de Montpellier et au CHU de Toulouse. 

Languedoc-Roussillon : L’accessibilité à la greffe y est bonne et figure au rang 6/26 avec un pourcentage de patients inscrits et greffés au cours de l’année de 66,3%. Le nombre de cornées greffées est le meilleur de France avec 118 pmh. 9 équipes de greffe sont enregistrées dans GLAC dont 6 actives déclarent une activité, qui repose principalement sur deux d’entre-elles. Elles déclarent 337 greffes au cours de l’année à l’issue de laquelle 145 patients restent en attente. 

Midi-Pyrénées : L’accessibilité à la greffe est moyenne dans cette région (rang 14/26). Elle s’explique par les besoins élevés (rang 5) et supérieurs aux capacités de greffe (rang 7). Le nombres de cornées prélevées pmh est toutefois supérieur à celui de la moyenne nationale (rang 12). 10 équipes de greffe sont enregistrées dans GLAC dont 8 actives déclarent une activité - l’activité reposant principalement sur 4 d’entre elles. Elles déclarent 343 greffes au cours de l’année à l’issue de laquelle 356 patients restent en attente.

Provence Alpes Côte d’Azur

22 établissements préleveurs ont été à l’origine de 567 cornées prélevées en 2023 ; La région héberge 1 banque de cornées EFS située à Marseille. 

Provence Alpes Côte d’Azur : La région figure parmi les premiers rangs en matière de besoin ce qui lui confère une accessibilité à la greffe moyenne (rang 9) bien soutenue par une excellente activité au prélèvement (rang 4). 18 équipes de greffe sont enregistrées dans GLAC dont 11 actives - l’activité reposant principalement sur 8 d’entre elles. Elles déclarent 425 greffes au cours de l’année à l’issue de laquelle 505 patients restent en attente.

Corse

2 établissements préleveurs ont été à l’origine de 15 cornées prélevées en 2023 ; La région n’héberge ni banque de tissu, ni équipe de greffe, elle présente toutefois une accessibilité correcte à la greffe (rang 6) avec un taux de prélèvement de greffe et d’inscrits parmi les plus bas.

Départements et région d’outre-mer - Territoire d’outre-mer

La situation pour ces trois territoires est particulièrement problématique, les besoins sont loin d’être satisfaits dans ces DROM. Aucun des établissements de ces régions ne réalise de prélèvement de cornées

En Guadeloupe, l’accessibilité à la greffe y est l’un des plus faibles de France (rang 23),

En Guyane, l’accessibilité à la greffe se situe dans la moyenne nationale (rang 12) mais vu les activités d’inscription et de greffe de cornées pmh parmi les plus basses de France, c’est peut-être l’accessibilité à l’inscription sur liste qui est à questionner.. 1 établissement préleveur appartient au réseau Antilles Guyane mais ne réalise aucun prélèvement. 

La Réunion : l’activité y est très faible tous indicateurs confondus ce qui confère une accessibilité artificiellement moyenne à la greffe de cornées aux patients qui y sont domiciliés (rang 15). 2 établissements préleveurs; 1 banque de cornées située à Saint Pierre ; 2 équipes de greffe actives, l’activité reposant sur l’une d’entre elles, déclarant 32 cornées greffées et 74 patients restant en attente.

Les indicateurs sont à lire en fonction du dynamisme des régions et de l’attractivité qu’elles exercent. Le nombre d’équipes de greffe de cornée, le nombre d’hôpitaux préleveurs, les conditions de travail de la banque de tissus de rattachement peuvent être très différents d’une région à l’autre. La stratégie d’inscription et de déclaration des greffes dans GLAC d’une équipe, peut modifier à elle seule le paysage de certaines régions. C’est l’enjeu à venir que d’harmoniser et de rationaliser l’inscription des patients en attente de greffe de cornée sur liste, et d’atteindre l’exhaustivité des déclarations de greffe de cornées.

Figure CO3. Prélèvement de cornée en 2023
Figure CO4. Inscriptions en greffe de cornée en 2023
Figure CO5. Greffe de cornée en 2023
Figure CO6. Accessibilité à la greffe de cornée en 2023
Figure CO7. Equipes de greffe de cornée en 2023 ayant eu une activité déclarée dans GLAC
Tableau Co13 : Prélèvement et greffe de cornées selon les régions en 2023
Tableau Co14 : Prélèvement et greffe de cornées au niveau national : Evolution 2017-2023