La culture prolongée consiste à prolonger de trois jours en moyenne la culture embryonnaire pour identifier les embryons capables de se développer in vitro jusqu’au stade de blastocyste et ainsi sélectionner les embryons dont les capacités d’implantation sont jugées les meilleures afin de donner le plus de chances de grossesse aux couples ou femmes.
Le recours à la culture prolongée est en constante augmentation. Ainsi en 2022, la culture prolongée est mise en œuvre dans 47,6 % des ponctions en vue d’ICSI, 54,1 % des ponctions en vue de FIV et 80,5 % des transferts d’embryons congelés (contre respectivement en 2019 ,36,3%, 41,9% et 71%, tableau AMP81). Toutefois, selon les centres, le recours à cette technique varie (tableau AMP82). Les pratiques de culture prolongée sont très hétérogènes, pouvant intéresser l’ensemble de la cohorte embryonnaire ou, dans certains centres, seulement une partie des embryons (embryons surnuméraires après un transfert précoce, embryons conservés au stade précoce et remis en culture après leur décongélation en vue d’un transfert de blastocyste). Cette hétérogénéité des pratiques gêne l’interprétation des données d’activité.
Les tentatives étudiées concernent uniquement celles pour lesquelles il n’y a eu que des blastocystes transférés et/ou décongelés. Les données transmises ne permettent pas de comptabiliser les tentatives avec intention de culture prolongée, au cours desquelles aucun blastocyste n’a été obtenu ou au cours desquelles on a renoncé à cette culture prolongée.
- Depuis 2019, le taux d’obtention de blastocystes par cohorte d’ovocytes inséminés (FIV) ou fécondés (ICSI) augmente. Ainsi, il est passé de 2019 à 2022 de 36,3% à 38,6% en FIV et de 38,8% à 41% en ICSI (tableau AMP84). Cette augmentation est un reflet du développement de la pratique de la culture prolongée au sein des centres.
- Les taux d’implantation par blastocyste transféré sont de 32% après FIV, 30,4 % après ICSI et 27,4 % après TEC. Ce taux est donc plus bas après décongélation d’embryon qu’après un transfert d’embryon frais. Ceci suggère que la capacité des blastocystes à s’implanter pourrait être altérée par la congélation (diminution de la qualité des blastocystes). Néanmoins, si le taux d’implantation post-décongélation est plus bas que dans les autres techniques, celui-ci s’améliore de 2019 à 2022 (24,9% en 2019 contre 27,4% en 2022) (tableau AMP84).
- Les taux d’accouchement par transfert sont de 29,7 % après FIV, 28,8 % après ICSI et 24,8 % après TEC. Entre 2019 et 2022, le taux d’accouchement après TEC a légèrement augmenté, passant de 23,2% à 24,8%, alors qu’il est resté stable ou a légèrement diminué après transfert d’embryons frais (FIV, ICSI : respectivement 30,1 à 29,7% et 31 à 28,8%). Cette tendance à l’amélioration après TEC pourrait être expliqué par la diminution des FC précoces et tardives observées au fil des années après obtention d’une grossesse avec activité cardiaque (19,9% en 2019 contre 17,7% en 2022, tableau AMP83).
- La fréquence des grossesses multiples continue de s’abaisser (tableau AMP83).
Avec un taux global d’accouchement par transfert de 26,2%, les transferts d’embryons obtenus après culture prolongée de 2022, ont permis, la naissance de 16 102 enfants nés vivants (tableaux AMP83 et AMP85). Ainsi, la part des accouchements après transfert immédiat de blastocystes est de 60,2 % et s’élève à 84,5 % après TEC (tableau AMP85, figure AMP3).
Au regard des taux d’implantation obtenus et des progrès techniques de congélation des blastocystes (recours à la vitrification), les équipes sont encouragées à recourir au transfert d’un seul blastocyste le plus souvent possible, en fonction du contexte clinique.
